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L’huile de palme moteur du développement africain (Déméter 2018)

Le Déméter 2018 estime qu’une hausse de la production d’huile de palme, motivée par les investissements étrangers, constitue un levier de croissance pour l’Afrique.

Le palmier à huile « occupe un rôle de premier plan » pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne, assure Claude Jannot, agroéconomiste et coauteur du Déméter 2018, estimant que les investissements étrangers dans cette culture permettent aux populations locales de produire et de rester sur leurs terres. Pour lui, cette région comprend un potentiel de production indispensable pour « répondre à la demande mondiale croissante en corps gras d’origine végétale, et le palmier à huile est le mieux pour cela ». Demande qui devrait croître durant la période 2016-2025 (cf. graphe), d’après le Déméter.

Claude Jannot cite le cas de la société Socfin qui, en 2016, a planté 12 319 ha de palmiers à huile et construit une usine au Sierra Leone. Le projet a permis de créer 2 460 emplois temporaires, et 1 091 permanents, essentiellement locaux, avec des salaires supérieurs à la moyenne du pays : 2,3 $/jour, contre moins de 1 au niveau national, d’après l’économiste. Des ONG s’y sont opposées, arguant que Socfin dépossédait les agriculteurs locaux de leurs terres. Mais les populations autochtones se sont retournées contre ces mêmes ONG, jugeant que la multinationale avait permis de faire progresser l’économie locale, indique Claude Jannot.

L’Europe 1er acheteur de terres africaines

Le Déméter évoque une enquête du Cifor (Centre for International Forestry Research) datant de 2011 pour faire le bilan de l’accaparement des terres en Afrique subsaharienne. Il en ressort que les investisseurs, étrangers ou locaux, y ont acquis 18,1 Mha, dont 11,2 Mha destinés au débouché biocarburant. « Sur 331 projets d’acquisition pour lesquels l’origine des investisseurs a pu être établie, 55 étaient dirigés par un opérateur local. […] L’Europe domine, avec 120 projets, suivie par l’Asie (59 projets) ». La Chine aurait un rôle marginal, contrairement à l’Inde, d’après l’étude.

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