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L’extrême volatilité déboussole les opérateurs

BLÉ TENDRE : l’avancée des récoltes françaises rassurent les opérateurs 
La volatilité excessive des cours s’est encore invitée cette semaine sur les marchés agricoles avec des variations de près de 20 €/t sur Euronext dans la même journée. L’annonce du retour de pluies aux Etats-Unis, sensées soulager des cultures subissant la pire sécheresse depuis au moins 25 ans, a fait plonger les cours en début de semaine sur le Chicago Board of Trade, entraînant les prix mondiaux des céréales mondiales vers le bas. En deux jours, les cours du blé français ont ainsi perdu 18 €/t en rendu Rouen, dans le sillage du maïs US. Les craintes concernant les économies grecque et espagnole ont également contribué à la chute des prix. Enfin, une intense activité spéculative sur le CBoT, mais aussi sur Euronext, a enfoncé le clou. Ce mercredi, les cours du blé semblaient repartir à la hausse. Cette forte instabilité a décontenancé des opérateurs déjà perturbés par les fortes hausses passées. La chute des cours a logiquement fait ressortir les vendeurs, notamment les agriculteurs, tandis que les acheteurs se repliaient avec l’espoir que la baisse se poursuive. Par ailleurs, les premiers échos de la récolte française, qui bat actuellement son plein avec le retour du beau temps, rassurent les opérateurs, notamment les meuniers (cf. focus récoltes). Côté mer Noire, Ikar a revu à la baisse la production russe de céréales 2012/2013 à 77 Mt et celle de blé à 42-43Mt. Les disponibles exportables de céréales ukrainienne et du Kazakh, seraient respectivement de 23-25 Mt et 10 Mt. Les incertitudes persistent quant à de potentielles restrictions à l’export.  
 
MAÏS : les retournements du marché limitent les échanges
Le marché du maïs s’est montré très instable sur la semaine écoulée. La situation s’est encore dégradée sur la Corn Belt confrontée à l’une des pires sécheresses que le pays ait connues. Le marché a néanmoins dévissé en début de semaine sur des ventes des fonds d’investissement, après l’annonce de pluies aux USA. Cette chute a mis un coup d’arrêt aux échanges, alors que les Fab ont encore des besoins à couvrir. Mais le marché reprenait le chemin de la hausse dès ce mercredi. Les prévisions météo américaines ne sont pas optimistes. Notons que le temps sec est également pénalisant pour les cultures d’Ukraine, de Roumanie, de Bulgarie et Serbie, selon la note de l’AGPM.

BLÉ DUR : composer avec les grains mitadinés
Le marché enregistre quelques petites affaires. Les opérateurs restent attentifs au déroulement des récoltes. Les craintes se confirment côté qualité. Les cultures ont notamment souffert de l'humidité dans le Centre où le taux de grains mitadinés devrait être important, selon Céline Sicard, analyste de marchés pour l’union InVivo. L’offre est ainsi plus segmentée.

ORGE DE MOUTURE : marché déserté
La marché des orges fourragères a été particulièrement délaissé cette semaine. Le manque de demande sur l’intérieur, conjugué à la volatilité extrême, n’encourage pas aux échanges. Seules les places portuaires ont participé à l’activité. D’autre part, selon la Commission européenne, le rendement pour la récolte 2012/2013 (orge de printemps et orge d’hiver) reculerait à 4,31 t/ha.

ORGE DE BRASSERIE : des transactions
Petites affaires régulières sur un marché lui aussi instable en terme de prix dans le sillage des autres céréales. Les affaires ne se traitent néanmoins que lors des séances de hausse des cours. Les achats sont le fait des industriels, comme du négoce. Les opérateurs sont par ailleurs attentifs aux résultats de récolte, plutôt satisfaisants (cf).

TOURTEAUX : trop élevés pour se couvrir à long terme
Après avoir atteint des niveaux historiques la semaine dernière, les prix des tourteaux de soja, de colza, et de tournesol sont toujours très chers. Les affaires se font au compte-gouttes sur des échéances très rapprochées. Les acheteurs se focalisent uniquement sur leurs besoins urgents.

PROTÉAGINEUX : le pois suit la hausse des céréales et des tourteaux de soja
Les prix des féveroles n’affichent aucune cotation, que ce soit sur la nouvelle ou l’ancienne campagnes. Les cours du pois protéagineux se sont raffermis dans le sillage des céréales et des tourteaux de soja. L’activité est limitée par l’absence des fabricants d’aliments du bétail. Les récoltes françaises se déroulent à un rythme soutenu et les premiers rendements semblent satisfaisants.

ISSUES DE MEUNERIE : le manque d’offre limite l’activité
Sur le marché de Paris, les cours des sons fins, des sons pellets, et du remoulage demi-blanc affichent une grande fermeté, tandis que ceux de la farine basse sont reconduits nominalement. L’activité est concentrée sur les premières échéances. Il y a peu d’échanges, et les volumes concernés sont faibles. L’offre des meuniers fait défaut, alors qu’il y a une petite demande de la part des fabricants. La province suit la tendance parisienne avec des marchés très calmes, où l’absence des vendeurs est marquée.

DÉSHYDRATÉS : les prix ne trouvent pas preneur
Les prix des luzernes sur la nouvelle campagne et ceux des pulpes de betterave ancienne et nouvelle récoltes renchérissent. Les vendeurs se positionnent, mais il n’y a pas d’affaire traitée en raison des prix trop élevés.

COPRODUITS : absence des acheteurs sur les corn gluten feed
Les cotations de la poudre de lait et du lactosérum n’enregistrent pas de variation sur un marché très calme.
Les prix des drêches sont incotés en blé, mais progressent en maïs. Les échanges portent sur de petits volumes sur du rapproché. En ce qui concerne les PSC, il n’y a pas de transactions, mais les cours des corn gluten feed gagnent du terrain. L’activité est limitée en l’absence des acheteurs.
Les prix des pailles et fourrages restent incotés sur le centre et le nord de la France, ainsi que sur le Bassin parisien. Cependant, le retour du beau temps permet enfin le bon déroulement des récoltes.

PRODUITS DIVERS : attentisme des opérateurs
Les cours de la graineterie se réajustent sur un marché calme. Les opérateurs attendent plus d’informations sur les moissons.
 
OLÉAGINEUX : les fondamentaux du soja dirigent le marché à la hausse 
Les cours du soja sur le marché à terme de Chicago sont globalement fermes, malgré quelques séances baissières. Ils ont notamment atteint leur baisse maximale autorisée le 24 juillet, suite aux prévisions de pluies sur le Midwest des Etats-Unis. Mais les cultures US sont dans un état critique tel, que les précipitations ne pourraient qu’empêcher une nouvelle dégradation. Selon le dernier crop progress du 23, seuls 31 % des sojas seraient de qualité bonne à excellente. De plus, les prix restent soutenus par les craintes d'un manque de disponibilités dans les mois à venir. Les cours du colza, qui ont marqué le pas en début de semaine, repartent à la hausse dans le sillage du soja. Néanmoins le bilan européen est plus détendu. La récolte allemande a été rehaussée à 4,7 Mt contre 4,51 Mt précédemment. En France, les premières coupes affichent des rendements satisfaisants, même s’ils sont inférieurs à ceux de l’an dernier. À noter qu’il y aurait déjà des déceptions sur le nord-est de l'Hexagone. Sur le marché physique hexagonal, les triturateurs assurent le gros des échanges. Les cours du tournesol restent à 505 €/t nouvelle récolte. 
 

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