L'exportation collaborative, un levier efficace pour conquérir le monde
Le premier “Meet Up” dédié à la filière agroalimentaire s'est déroulé le 28 juin à Paris. L'occasion pour 250 entreprises de toute taille de s'associer pour s'internationaliser.
« L'exportation collaborative est une nouvelle façon d'aller à l'international, qui représente un formidable accélérateur de croissance pour les entreprises. Et, notamment, pour la filière agroalimentaire, sachant que d'ici 2050 la demande mondiale va doubler, a déclaré en préambulle Alexis Duval, président du conseil de chefs d'entreprise France-Brésil de Medef International et président du directoire de Tereos, société présente en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Mais face à cette opportunité, comment être efficace ? Car aller à l'étranger demande du temps, de l'expertise, des financements et des garanties. »
La confiance, maître mot
“Chasser en meute” présente des atouts indéniables découlant de la mutualisation des moyens. Monter des actions marketing à moindre coût, accélérer l'accès au marché par le partage des connaissances, ou présenter des avantages compétitifs face au client, en lui proposant une offre plus globale et pertinente, en sont des exemples.
Cependant, collaborer pour conquérir le monde n'est pas chose facile, surtout pour les entreprises françaises réputées individualistes. « Il faut du temps et de l'argent, pour se connaître et travailler ensemble. Et de la confiance mutuelle pour accepter de dévoiler à ses partenaires une partie de ses avantages concurrentiels ou de son carnet d'adresses, détaille Jean-Christophe Gessler, chercheur sur l'Exportation collaborative. Le choix du partenaire est crucial : des produits, des compétences et des expériences complémentaires sont indispensables pour réussir. » Enfin, faire vivre, voire évoluer, sa collaboration dans le temps demande une aptitude managériale. « Car, un partenaire, cela se surveille et, un partenariat, cela se rompt, avec les risques juridiques et financiers sous-jacents », alerte le chercheur.
Cependant, le jeu en vaut la chandelle. À l'image du partenariat entre le port de Dunkerque, une société privée de manutention et Sica Nord Céréales qui « est passé de 200.000 t en 1985 à 3,2 Mt d'exportation de grains cette campagne, alors que, dans le même temps, les ports de Gand et Anvers sont passés de 1,7 Mt à 200.000 t », illustre Joël Ratel, DG de Sica Nord Céréales.