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Biotechnologies
L’expérience internationale confrontée à une vision française bien particulière

Invités par la Société des agriculteurs de France, des agriculteurs étrangers ont vanté les mérites de leurs cultures transgéniques

« TROIS CONTINENTS, trois agriculteurs, trois utilisations d’OGM »… c’est l’intitulé de la conférence organisée par la Saf à Paris le jeudi 28 octobre dernier à laquelle ont participé quatre producteurs étrangers. Invités à partager leur expérience personnelle, les débats qui ont suivi leur présentation ont illustré le décalage entre la vision très prudente franco-européenne et celle des participants.   

Incompréhension du cas de la France
« Il est regrettable que l’Europe diffuse peu d’informations sur les avantages de cette technologie pour les agriculteurs,les consommateurs et l’environnement » observait Carlos Zuquetto, le producteur de grandes cultures (soja modifié, maïs modifié, blé) brésilien peu avant la conférence. « C’est dommage que la France soit contre les OGM. Sa voix est très importante pour les pays francophones, notamment en Afrique, où elle est très écoutée. Concernant les OGM, nous ne vous comprenons pas » regrette pour sa part KarimTraoré, président de l’union des producteurs de coton d’Ouarkove. Une position d’autant plus étonnante pour lui et pour l’ensemble desAfricains qui retrouvent sur certains étalages des poulets européens « élevés en moins de six mois (…) Vous n’appelez pas ça OGM, mais pour nous en Afrique, ces productions suscitent l’interrogation de la population », explique KarimTraoré.
A la question « Avez vous des inquiétudes quant à d’éventuelles conséquences de la culture d’OGM? », les réponses sont claires et sans ambages. « Le risque zéro n’existe pas. Avant nous avions des problèmes de santé liés au traitement phytosanitaires effectués à la main », explique le producteur de coton burkinabé. 
De son côté, Zu Maotang, producteur de coton BT en Chine, « n’est pas inquiet et croit en la science ». De plus, « la Chine a besoin d’importer du maïs et du soja qui sont majoritairement transgéniques. Nous avons besoin du progrès » explique-t-il. Et d’ajouter « un projet de 3,5Md$ sur cinq ans a été lancé par la Chine ». Pour le producteur brésilien, il n’y a pas de raison de douter des OGM. « Je suis consommateur d’OGM ainsi que ma famille. La législation est très sérieuse à ce sujet. Les consommateurs au Brésil sont bien informés grâce à l’étiquetage. Il n’y a pas de problème de peur du produit ou de manque d’information», assure-t-il. 
Certaines questions n’ont pas reçu autant de réponses, notamment celle de la résistance de certaines mauvaises herbes, comme l’amarante qui s’est adaptée au Round Up aux Etats-Unis dans les cultures de soja. « Nous ne rencontrons pas cettemauvaises herbe au Brésil », assure Carlos Zuquetto. Pas encore en tout cas. D'autre part, les royalties concernant les semences modifiées et les questions que posent la brevetabilité du vivant par un poignée de multinationales semencières ne semblent pas être des sujets préoccupants pour les agriculteurs présents. L’interdiction de réutiliser des graines en tant que semences n’est pas plus primordiale. C’est sans doute l’absence de considération pour ces questions qui peut expliquer le fossé existant entre quelques pays européens peu disposés à accepter de but en blanc les OGM et d’autres nations qui ont fait le grand saut. Et cette incompréhension ne semble pas prête à disparaître de si tôt. Le 25 octobre, le géant de la grande distribution Carrefour annonçait que l’étiquetage des animaux nourris sans OGM serait effectif le lendemain en France.

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