L’Europe, la bouée de sauvetage des exportations françaises de céréales
Malgré une récolte de céréales à paille catastrophique et des prix bas, la balance commerciale céréalière de la France est demeurée nettement positive en 2024 grâce au maintien de nos exportations vers l’Europe.
Malgré une récolte de céréales à paille catastrophique et des prix bas, la balance commerciale céréalière de la France est demeurée nettement positive en 2024 grâce au maintien de nos exportations vers l’Europe.
« Dans un monde de plus en plus instable, l’Europe (UE et hors UE) fait plus que jamais figure de marché refuge pour la France qui a dirigé en 2024 près de 70 % de ses exportations agri-agro vers la zone, contre 64 % en 2019. […] Les cinq premiers clients de la France, également pays voisins, ont absorbé près de la moitié des exportations françaises [de produits agricoles et agroalimentaires] en 2024 (11 % de parts de marché pour la Belgique et l’Allemagne, 9 % pour l’Espagne et l’Italie, 8 % pour le Royaume-Uni) », indique Business France, dans son livre blanc "Où exporter ? Agro – L’essentiel 2026". Ce guide de l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française propose « une analyse approfondie des échanges mondiaux agricoles et agroalimentaires et une mise en lumière des filières clés de l’offre française », qui se veut être un outil au service des entreprises pour consolider leur présence à l’international, « dans un contexte désormais marqué par des incertitudes climatiques, géopolitiques et économiques en passe de devenir la norme ».
Lire aussi : Des exportations françaises de céréales en chute libre en 2024
D’un point de vue sectoriel, la Belgique et l’Espagne sont les principaux clients européens de la France concernant ses exportations de céréales (la France est le neuvième pays exportateur mondial, avec 6,8 milliards d’euros en 2024), auxquels il faut ajouter l’Italie s’agissant le segment de l’alimentation animale (au 7e rang, avec 3,9 milliards d’euros en 2024). Le Royaume-Uni, l’Espagne et la Belgique sont les principales destinations des produits hexagonaux de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie (au 3e rang, avec 3,7 milliards d’euros en 2024), alors que l’Espagne et l’Italie sont les premiers importateurs de bière tricolore (au 10e rang, avec 304 millions d’euros en 2024).
Malgré la faible récolte 2024, les exportations de céréales françaises vers l’Europe se sont maintenues
Du haut de ses 6,3 milliards d’euros (Md€), la balance commerciale de la France en céréales est qualifiée de « largement excédentaire » en 2024 par Business France, grâce à des exportations de grains qui atteignent les 6,8 Md€. Et ce, « malgré un contexte difficile, avec une récolte historiquement basse et des prix très défavorables qui sont venus pénaliser la seconde moitié de campagne ».
La France se situe ainsi au 9e rang mondial du classement des pays exportateurs de céréales, avec une croissance de 0,8 % en valeur de ses expéditions céréalières sur la période 2019-2024.
Concurrence des grains ukrainiens, russes et australiens
Les trois principaux clients des céréales françaises sont la Belgique, avec 17 % de parts de marché en valeur, puis l’Espagne et la Chine, avec 11 % du gâteau chacun.
Sur l’Union européenne, le blé tricolore se heurte à la concurrence des origines hongroise et roumaine sur l’Italie, et à la marchandises ukrainienne sur l’Espagne. En maïs, l’Ukraine fait également de l’ombre à l’offre hexagonale sur la péninsule ibérique.
Concernant les pays tiers, si la Chine demeure le premier client des céréales françaises en dépit de la concurrence australienne en orge, le Maroc occupe la seconde position du podium, malgré la compétitivité du blé d’origines mer Noire sur cette destination. Alors que l’Algérie reste inscrite aux abonnés absents, les expéditions sur l’Afrique subsaharienne se maintiennent.
La Chine, le Mexique et la République démocratique du Congo comme cibles potentielles
Les recommandations de Business France concernant les potentiels pays destinataires des céréales françaises sont, outre la Chine, le Mexique et la République démocratique du Congo.
La Chine « reste un marché à fort potentiel », que ce soit en blé en raison du développement du secteur de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie ou en orge avec le développement de la malterie et de l’élevage.
Au Mexique, « premier exportateur mondial de bière », c’est également la malterie qui tire les importations d’orge.
En Afrique de l’Ouest, l’essor démographique combiné au développement du cheptel « induit une croissance de la demande de 5 % par an ».