Inco
L’étiquetage des aliments revisité
Le règlement Inco (1169/2011), sur l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiera de nombreux aspects de l’étiquetage des aliments dès le 13 décembre 2014, en plus de l’“étiquetage nutritionnel” qui devient obligatoire à partir du 13 décembre 2016. L’information sur la liste exhaustive des ingrédients volontairement incorporés, souvent appelée “information allergène” devient par exemple obligatoire pour les produits non préemballés. Les conditions précises d’application ne sont pas fixées et pourront varier d’un état-membre à l’autre.
Etiquetage des contaminations potentielles
Outre les obligations portant sur ces ingrédients volontairement incorporés, les industriels s’interrogent sur l’étiquetage de contaminations potentielles. Les associations de consommateurs allergiques européennes, regroupées au sein de l’EFA, ont fait connaître leur position lors d’un séminaire au Parlement européen en septembre : « Nous sommes pour la disparition à terme de toutes les mentions type “main contain” qui ne renseignent pas les consommateurs sur la réalité du risque et nous demandons en premier lieu la définition des produits étiquetés “sans” », explique ainsi Roberta Salvi en charge du dossier.
La question des seuils de détection
L’une des difficultés auxquelles sont confrontés les industriels émane des agences de sécurité des aliments, notamment la FSA britannique, qui contrôle l’absence des ingrédients de l’annexe II. Une contamination croisée peut ainsi, au seuil de sensibilité des méthodes de détection, déclencher un rappel comme l’expliquait Chen Chun Han (FSA) lors du récent congrès des allergologues spécialisés en allergies alimentaire (FAAM – Nice 7/9 février).
Pour résoudre la difficulté, les industriels proposent de suivre la méthode déjà appliquée pour le gluten au sein du Codex Alimentarius, la détermination de seuils. Des propositions chiffrées sont en cours d’élaboration au sein d’instances telles que l’ILSI, expliquait René Crevel d’Unilever à Nice. De tels seuils sont de fait déjà utilisés en interne par les industriels conduisant des analyses de risque. La fixation de valeurs “réglementaires” reste cependant de la responsabilité des gestionnaires de la santé publique, qui ne se sont pas prononcés.
Restent en suspens des questions telles que les pratiques d’analyse et les méthodes de dosage sur lesquelles influe la matrice alimentaire.