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Hausse des matières premières
L’état veut « un effort » de la part des céréaliers, Beulin une nouvelle réunion

Après plusieurs semaines sans avancée, le gouvernement attend plus de solidarité entre filières animale et végétale.

« Chacun devra faire des efforts dans cette situation exceptionnelle », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, en marge d’un déplacement dans la Sarthe, le 25 août. Quelques jours après, répondant à une interview sur BFM TV, le ministre précise « qu’il y a une solidarité à exercer entre céréaliers et éleveurs ». Des propos qui s’inscrivent dans le débat sur la répercussion de la hausse des prix des matières premières agricoles sur les prix aux consommateurs des productions animales, notamment de la volaille et du porc. Si les syndicats agricoles réclament depuis plusieurs semaines l’application de l’accord du 3 mai pour négocier avec la distribution les prix d’achat des produits animaux, les pistes évoquées ces derniers jours semblent s’en écarter de plus en plus. De son côté, Xavier Beulin, le président de la FNSEA, a rencontré le président de la République pour lui faire part de ses inquiétudes concernant la volatilité des matières premières agricoles sur les marchés mondiaux. Le lendemain, il a annoncé que les céréaliers préparaient des mesures de solidarité vers les éleveurs et sa volonté de réunir une nouvelle fois toutes les parties prenantes de l’accord du 3 mai.

Une proposition de table ronde et des mesures à venir de la part des céréaliers
    « Je vais inviter les signataires de l’accord du 3 mai à une table ronde si possible avant le Space pour valider les données de l’observatoire des prix et pour inviter les parties à assumer leur responsabilité », a annoncé Xavier Beulin lors de la conférence de rentrée de la FNSEA ce mercredi. La volatilité des marchés n’étant plus un phénomène exceptionnel, il faut que les consommateurs puissent accepter que les cours de la viande évoluent dans l’année, mais aussi que « la grande distribution fasse preuve de discernement, l’impact de la volatilité des prix étant différente selon la nature des produits (très ou peu transformés, NDLR) » estime le patron de la FSNEA. Selon ce dernier, François Hollande, qui l’avait reçu la veille, aurait demandé « de faire en sorte que la profession propose des dispositifs entre les secteurs végétal et animal pour passer ce cap difficile ».
    Plus tôt dans la matinée, Stéphane Le Foll allait dans le même sens lors d’une interview sur BFM TV/RMC demandant aux céréaliers de faire des « efforts ». L’objectif étant « d’éviter à l’élevage français un effet de ciseaux catastrophique ». Réponse du syndicat majoritaire : « Le secteur des grains fera une proposition de dispositif exceptionnel pour tenir compte des cours des matières premières », a promis Xavier Beulin. Orama en fera l’annonce, a priori le 11 septembre. Pour autant, le syndicat majoritaire entend toujours faire appliquer l’accord du 3 mai 2011.

Une contractualisation interfilière « pas simple à mettre en place »
    La FCD, qui a été reçue lundi, par Stéphane Le Foll, refuse toujours d’appliquer l’accord du printemps 2011, estimant que les indicateurs « n’autorisent pas pour l’instant l’ouverture des négociations ». Elle considère aussi qu’en l’absence de contractualisation interfilières, l’accord ne peut s’appliquer. Néanmoins, « les enseignes tiennent compte de la volatilité des cours et sont en train de discuter avec les filières animales, mais hors de l’accord du 3 mai », assure Fabienne Prouvost de la FCD. « Je n’ai pas connaissance de ces négociations » a assuré pour sa part Xavier Beulin en sortant de l’Elysée, mardi soir. Concernant les contrats interfilières, il estime que « ce n’est pas simple à mettre en place sur le court terme », avec d’un côté « des céréaliers qui voient des prix élevés et de l’autre des éleveurs qui attendent qu’ils baissent », comme l’a relevé Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA.

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