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Agroalimentaire
Les transformateurs bio s’organisent

L’explosion des transformateurs bio dépasse les capacités de réponse des agriculteurs français certifiés. La filière s’organise pour pallier le déficit d’offre

UNE FORTE PROGRESSION du nombre de transformateurs certifiés biologiques, passé de 1.000 à plus de 5.600 entre 1995 et 2008, illustre l’intérêt des industriels à se positionner sur ce marché en forte croissance.
Avec un chiffre d’affaires en hausse d’1 Md€ sur trois ans, pour atteindre les 2,6 Md€ en 2008, le secteur de l’alimentation biologique reste porteur. Ceci figure la modification des comportements de consommation en France et en Europe. Mais un déficit du marché français, très dépendant des importations pour les produits biologiques transformés, nécessite que les pouvoirs publics soutiennent les interprofessions afin de contractualiser et de développer les surfaces dédiées à l’agriculture bio.

Le bio transformé se démocratise
Les unités agroalimentaires certifiées bio, représentées par le Synabio (Syndicat national des professionnels au service de l’aval de la filière Agriculture Biologique), participent à la démocratisation de la consommation de produits biologiques en proposant une large gamme de produits dont le contrôle et les signes de qualité sont garantis. Afin de crédibiliser sa démarche, le Synabio a signé, au nom de ses adhérents, “un code de bonnes pratiques”. Il permet, au niveau européen, de répondre aux attentes des consommateurs et de communiquer sur l’implication des transformateurs dans le développement de l’agriculture biologique. De grandes thématiques, telles que la mise en avant des conversions bio, ou la durabilité des politiques de prix et des relations commerciales au sein de la filière, sont ainsi identifiées afin de pratiquer une communication transparente envers les consommateurs, les pouvoirs publics et les partenaires du secteur. D’ailleurs, Cécile Frissur, déléguée générale du Synabio, assure que « la contractualisation entre producteurs agricoles certifiés biologiques et transformateurs, afin de garantir un prix et une qualité, fait partie des préoccupations principales du Synabio. »

Un tissu industriel déjà bien implanté
Le Synabio compte 110 adhérents représentant 200 sites industriels, dont les productions “sortie d’usines” totalisent 1 Md€. En “sortie de caisse”, ses adhérents constituent pas moins de 60 % du marché des produits biologiques. L’importance des industriels dans le secteur de l’alimentation biologique est ainsi mieux perçue. Le Synabio compte par ailleurs asseoir la position de ses adhérents en structurant l’aval de la filière, en France et en Europe.
Les actions menées par le syndicat des transformateurs servent aussi à anticiper les réglementations, ainsi qu’à mieux définir les limites de leur marché. Ainsi, la reconnaissance des additifs d’origine bio dans les produits transformés permettent aux transformateurs biologiques de mieux communiquer sur la valeur ajoutée de leurs productions. La délivrance de préconisations auprès des autorités européennes quant aux éco labels et à l’affichage de l’origine des produits, qui devrait devenir obligatoire d’ici 2010, s’inscrit dans la même logique. Quant à la participation du Synabio au conseil d’admi­nistration de l’Agence Bio, chargée de l’allo­cation du fond “Avenir Bio” d’un montant de 3 M€ sur cinq ans, elle « permet aux transformateurs souhaitant augmenter leurs volumes de production, de favoriser le soutien du développement de l’agriculture biologique au niveau de leurs bassins d’approvision­nement », ainsi que l’explique Cécile Frissur.

Multiplication des initiatives en amont
Si le Synabio défend les intérêts des transformateurs de produits bio depuis 1976, d’autres initiatives en provenance de l’amont se développent. Outre les Amap (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) dont certaines proposent des produits transformés, le Gab (groupement pour l’agri­culture biologique) a aussi des projets de valorisation des productions biologiques départ ferme. Ainsi, ce dernier souhaiterait proposer à des groupements d’agriculteurs de créer des ateliers communs de transformation, en farine ou en huile. La valorisation directe permettrait d’accroître les marges des producteurs et de garantir l’origine des produits sur des circuits courts.

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