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Alimentation animale
Les tourteaux de soja indiens, une diversification de l’offre en non-OGM

En 2011, la France a importé 5 % de tourteaux de soja non-OGM en provenance de l’Inde, mais cet événement est-il voué à se reproduire ?

En 2011, la france a importé 3,39 Mt de tourteaux de soja (Snia), dont environ 15 % seraient non-Ogm selon les négociants. Un chiffre non négligeable, tiré par l’ensemble de la filière, principalement pour répondre aux cahiers des charges Label. D’après les différents importateurs, la demande française est plutôt stable, voire en augmentation. Les élevages avicoles consomment plus de la moitié des tourteaux de soja non-ogm. Les élevages porcins et bovins peuvent plus facilement substituer leur source de protéines. Les tourteaux sont quasi exclusivement brésiliens, mais l’origine indienne a fait son entrée en 2011.

S’approvisionner en Inde cette année pourrait se révéler intéressant
Le Brésil est historiquement le principal fournisseur de soja non-Ogm. Mais en 2011, l’Inde a pris 5 % de parts de marché. Situation conjoncturelle ou structurelle ? Les avis sont partagés, mais les opérateurs s’accordent à dire qu’il existe des problèmes avec l’origine indienne. « En tant que nouveau flux de matières premières, il y a une vigilance à avoir pour que les produits indiens correspondent aux critères des fabricants d’aliments du bétail européens, et en particulier français », avertit Stéphane Radet, secrétaire général du Snia. « L’Inde étant très manuelle dans son fonctionnement, les opérateurs craignent en particulier les corps étrangers (ficelles etc.). Idéalement, il faudrait généraliser les analyses au départ des bateaux pour éliminer une grande partie des risques », ajoute François Cholat, président de Qualimat Sud-Est. « Il n’existe pas de contrats cadres sur un an comme avec le Brésil », renchérit Laurent Houis, président de Solteam (cf. encadré). « Faute de capacités de stockage adéquates, l’Inde propose du disponible sur une période de vente très courte de trois mois, de novembre à janvier, tandis que les origines brésiliennes sont présentes toute l’année », complète son collègue Benoît Thibault
Pour François Cholat, « l’origine indienne devrait continuer à être travaillée, car les ressources s’essoufflent au Brésil. Le géant sud-américain menace sans arrêt d’une rupture d’approvisionnement en non-OGM. » De son côté, Laurent Houis est convaincu que « l’origine brésilienne ne disparaîtra pas car il y a des débouchés, notamment de la part de filières très structurées en Europe. La demande vient principalement d’Allemagne, de France et du Royaume-Uni ; mais également de plus petits pays comme la Suisse et l’Autriche qui n’importent quasiment que du non-OGM. Elle est aussi tirée par le petfood et l’aquaculture, notamment avec les élevages de saumon dans les pays nordiques .»
L’avis de Laurent Houis est sans appel : « L’origine indienne est anecdotique. Elle n’est pas structurellement compétitive pour desservir l’Europe. Actuellement, ça n’a aucun sens d’importer du soja indien. Il y a une différence d’environ 100 $/t  par rapport aux tourteaux brésiliens ! » « Mais cette année, où la production brésilienne, tous types de soja confondus, a beaucoup souffert de la sécheresse, s’approvisionner en Inde est intéressant », modère néanmoins Benoît Thibault.
« L’Europe de l’Est pourrait être une autre source d’approvisionnement. Mais pour l’instant, elle est davantage compétitive sur les tourteaux de tournesol. En cinq ans, ses surfaces semées ont doublé en Ukraine et en Russie », précise Laurent Houis. D’ailleurs, ils viennent concurrencer le soja dans les formulations. Et ce d’autant plus, après la flambée des cours du mois de juillet.

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