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Les rumeurs de taxe à l’export dopent les prix

BLÉ TENDRE : une hausse jugée excessive 
Outre des conditions climatiques toujours inquiétantes pour les cultures en Amérique du Sud souffrant de la sécheresse, la fermeté qui s’est abattue sur les marchés céréaliers est le fruit de deux rumeurs apparues en début de semaine. La première, démentie depuis, prétendait que l’Argentine pourrait limiter ses exportations de céréales. Dans le même sens, une autre rumeur annonçait la mise en place d’une taxe à l’export en Russie pour limiter les ventes de blé à l’étranger. Les autorités ruses avaient déjà averti qu’en cas de dépassement d’un volume de 24 Mt, des mesures pourraient être prises pour limiter l’export. Les volumes russes vendus depuis le début de la campagne approchant des 20 Mt, les opérateurs du marché des grains n’excluent pas un ralentissement voire une suspension des exportations issues de Russie. Plus compétitives que les productions européennes actuellement, les marchandises américains pourraient s’en trouvent dopées à l’exportation. Cette tension a également tiré les cours des blés français vers le haut, les productions françaises étant également bien placées sur certaines destinations, notamment l’Egypte. Pour autant, les volumes encore disponibles sur le territoire français restent limités et s’ils venaient à trouver la route des pays tiers, le stock de report s’en trouverait de fait amoindri, ce qui inquiète les acheteurs actuellement. Concernant l’activité sur le marché physique français, elle se limite à des échanges vers la nutrition animale, bien que celle-ci se tourne de plus en plus vers le maïs qui gagne en compétitivité. La meunerie procède à des achats sur les deux campagnes.
 
MAÏS : retour à la hausse
Les cours sont repartis à la hausse, à l’image du marché à terme américain, toujours sous influence du weather market en Amérique du Sud. Le CIC a révisé les productions brésilienne et argentine à la baisse, à respectivement 59 Mt et 23 Mt. A l’échelle mondiale, la production progresse (grâce aux Etats-Unis, à l’Ukraine et à la Chine) mais ne suffit pas à répondre à une demande croissante. Côté activité, l’Espagne qui est intervenue ponctuellement sur de petits tonnages ces derniers temps vont devoir « mettre la main à la poche » pour satisfaire leurs besoins de couverture. Le portuaire qui marchait au ralenti devrait quant à lui profiter du retour des vendeurs sur le marché.

BLÉ DUR : baisse significative des cours
Les cours du blé dur ont nettement reculé cette semaine pour relancer l’intérêt des acheteurs internationaux. On enregistre seulement quelques affaires sur le marché intérieur à destination des industriels français. Cette tendance baissière va à l’encontre des fondamentaux qui sont à l’équilibre voire tendus.

ORGES DE BRASSERIE : report de la demande sur les orges d’hiver
Des affaires se traitent mais essentiellement en orges d’hiver. En effet, découragés par les problèmes qualitatifs observés sur les printemps, les acheteurs se reportent sur les Estérel et Azurel, dont les prix ont de fait progressé.

ORGES DE MOUTURE : renchérissement
Les cours des orges de mouture progressent dans le sillage des autres céréales. Le marché reste de fait très calme et peu offert.
 
TOURTEAUX : fermes et très peu actifs
Le marché des tourteaux, autant en soja qu’en colza ou tournesol, présente une activité des plus calmes. La fermeté des produits n’incite pas l’industrie de la nutrition animale à la consommation.

PROTÉAGINEUX : en stand by
Les cours des pois se raffermissent légèrement dans la mouvance des céréales, sur un marché totalement mort. Les féveroles restent désespérément incotées, en l’absence d’intérêt acheteur.

ISSUES DE MEUNERIE : irrégulières
Les cours des issues de meunerie sont reconduits sur le marché de Paris, où l’offre est toujours aussi parcimonieuse. Le marché reste potentiellement acheteur. En Bretagne, les cours ont fortement progressé, portés par une demande locale d’urgence. Ailleurs, les cours sont stables à haussiers, avec une activité peu significative.

DÉSHYDRATÉS : possibles importations de pulpes de betterave égyptiennes
En pulpes de betterave, les cours se sont repliés. De possibles importations de marchandises égyptiennes viennent tempérer l’ardeur des vendeurs métropolitains. Une première en cette campagne 2011/2012. Les cotations des luzernes déshydratées sont nominalement reconduites. Seuls quelques réapprovisionnements animent actuellement le marché.

COPRODUITS : marchés étroits
La cotation de la poudre de lait recule tandis que celle de lactosérum affiche une progression. Le marché reste étroit. Les cours des drêches renchérissent, dans le sillage des marchés protéiques. On enregistre une petite demande sur le rapproché de la part des fabricants d’aliments français. Concernant les PSC, leurs prix se raffermissent également, à l’image des céréales dont ils viennent en substitution. Le marché est relativement calme. En pailles et fourrages, quelques acheteurs sont encore en recherche de marchandise saine. Cependant, la majorité des affaires ont déjà été négociées, les transactions ayant été précoces cette année. Les vendeurs sont davantage dans l’exécution des contrats passés à destination d’éleveurs français comme hollandais, qui se montrent très pressants.

PRODUITS DIVERS : peu d’affaires
En graineterie, l’activité est régulière, mais sans plus en raison du redoux enregistré ces derniers jours. Les cotations se réajustent au gré des arrivages de marchandises. Quant aux farines de poissons, les pêches sont devenues presque inexistantes au Pérou. L’arrêt étant fixé au 31 janvier, il devrait rester un solde de 4 à 5 % sur le quota de 2,5 Mt. Les quantités de farines vendues sont estimées à environ 85 % de la production. Les prochaines pêches sur cette zone ne devraient pas avoir lieu avant fin avril-début mai. Dans ce contexte, les producteurs sont peu vendeurs et remontent leurs prix.

OLÉAGINEUX : des cours en yo-yo, une activité au ralenti
En l’absence de leur marché directeur lundi et mardi –la bourse de Kuala Lumpur est restée close pour cause de festivités du Nouvel An chinois–, le marché des oléagineux a évolué irrégulièrement sur la semaine. Ce dernier a été balloté entre l’apparition de faibles précipitations en Amérique du Sud et une légère amélioration dans la crise de la zone euro. Ce mouvement en dents de scie a été plus marqué en colza qu’en tournesol. Les marges de trituration s’affaiblissant, les triturateurs ralentissent la cadence et sont donc moins présents sur le marché. Côté fondamentaux, la couche de neige qui recouvre désormais les cultures ukrainiennes de colza devrait protéger les plantes du gel hivernal. En France, la baisse progressive des températures permet un ralentissement du développement végétatif des colzas, très avancé pour la saison, ce qui les fragilise en cas de gel brutal et durable. Quant à l’huile de palme, le MBOP (Malaysian Palm Oil Board) envisage une hausse de production de 2,3 % pour 2012. A noter que ce mercredi, le colza décroche alors que le tournesol reste stable à haussier. 

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