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OCDE - FAO
Les PVD, clé des marchés de demain

Dans leur rapport conjoint, l’OCDE et la FAO rendent compte des perspectives des marchés agricoles à l’horizon 2015

« Les paysen développement pèsent de plus en plus lourd dans l’expansion des marchés agricoles mondiaux. Cette tendance devrait s’accélérer pendant la période 2006-2015 ». C’est l’une des premières conclusions de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui ont présenté leur rapport commun sur les “ persectives agricoles 2006-2015 ”, à Paris le 4 juillet dernier. On y apprend aussi que la production agricole mondiale devrait « connaître une croissance régulière » dans les dix ans à venir.

Les pays en voie de développement, facteur déterminant du marché de demain

Parmi les facteurs influençant les marchés agricoles mondiaux, le rapport de l’OCDE et de la FAO retient surtout « l’augmentation des revenus par habitant, conjuguée à une croissance économique à large assise et à l’urbanisation croissante », qui entraîne une révolution des habitudes alimentaires dans les PVD. Cette dernière se traduit par un accroissement de la demande en produits animaux, aliments du bétail, fruits et légumes et produits transformés. Dans le même temps, la demande en produits importés augmente aussi, « dopée par les taux de croissance démographique qui (…) sont près de deux fois supérieurs à ceux des pays développés ». Ainsi, selon le rapport, les PVD vont occuper une place de plus en plus importante dans « la définition des contours du paysage agricole mondiale et éclipsent effectivement l’influence des pays développés à cet égard ». Les pays en développement, notamment le Brésil, l’Inde et la Chine, sont en train de devenir « l’épicentre des forces qui gouvernent la production et les échanges agricoles mondiaux », explique le rapport. Il précise d’ailleurs que cette tendance devrait se poursuivre voire s’accélérer jusqu’en 2015.

Ce changement de rapport de force se traduira également par « une nette modification de l’équation agricole du côté de l’offre au niveau des grands pays producteurs et exportateurs ». Ainsi selon les perspectives de croissance de la production de l’OCDE, « le taux d’expansion de la production dans les pays en développement et en transition – qui forment la zone non OCDE – dépasse ceux de la zone de l’OCDE, pour chaque groupe de produits, très largement pour les oléagineux, les tourteaux oléagineux, le riz, le sucre, la viande porcine, la viande bovine, le beurre et le lait en poudre, et de façon moins marquée pour le blé, les céréales secondaires, la viande de volaille et les huiles végétales », explique le document. De la même manière, la croissance de la consommation est plus forte dans les pays non membres de l’OCDE (les PVD), que dans ceux y appartenant. Au final, à l’horizon 2015, aussi bien en terme de production que de demande, les pays de l’OCDE représenteront une part de moins en moins importante des taux mondiaux pour les produits agricoles principaux, et inversement pour les pays en voie de développement.

Les pays les moins avancés (PMA) ne semblent, en revanche, pas bénéficier de la libéralisation des échanges, en comparaison avec les PVD. Selon le rapport, les importations nettes de produits alimentaires de base devraient progresser. Compte tenu d’une « croissance démographique rapide » et d’une hausse de la productivité qui « n’arrive pas à suivre celle de la demande intérieure », les PMA « deviennent plus dépendants des marchés internationaux et donc plus vulnérables aux fluctuations des prix des produits ».

Les principaux exportateurs de blé le resteront d’ici 2015

Si les PVD sont amenés à occuper une place de plus en plus importante dans les échanges de produits agricoles, les grands exportateurs de blé actuels peuvent se rassurer, ils le resteront. Toutefois, les équilibres, s’ils ne s’inversent pas, vont évoluer selon le rapport de l’OCDE/FAO. Ainsi, l’Argentine, l’Australie, le Canada, l’UE et les États-Unis « conservent leur place dominante dans les échanges mondiaux de blé pendant la période considérée ». Le Kazakhstan et l’Ukraine continuent de concurrencer ces pays, et ce, de plus en plus efficacement selon le rapport. Et si les États-Unis gardent leur place de leader jusqu’en 2015, leur part de marché, de même que celle du Canada enregistrent un recul au profit de celle de l’Australie, de l’UE, de l’Argentine et de plusieurs fournisseurs de la zone mer Noire. Selon le rapport, « la croissance des importations de blé se concentrera dans les pays en développement où la population et les revenus par habitant augmentent, mais où le manque de terres ou les conditions climatiques limitent l’essor de la production intérieure ». Les marchés porteurs sont en Afrique (Égypte et Nigeria en particulier), au Brésil et au Mexique.

Concernant les autres céréales, la croissance des échanges est « étroitement liée à l’essor de la production animale intérieure », et particulièrement dans les pays où l’offre intérieure en produits fourragers fait défaut. Jusqu’en 2015, le maïs reste la première céréale fourragère échangée, suivie par l’orge et le sorgho-grain. Selon le rapport, les « principaux marchés porteurs sont le Mexique, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la Chine, l’Asie et l’Amérique latine, où la hausse des revenus stimule la demande de produits animaux, et permet le développement des secteurs de l’élevage et l’augmentation des importations des besoins d’aliments du bétail ».

Enfin, concernant les autres céréales secondaires comme les orges fourragère et brassicole, « les échanges devraient aussi aller croissants » pour répondre à la forte demande de l’Asie et de l’Afrique du Nord.

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