Les produits alimentaires intermédiaires à la conquête du bio
Par le développement du "bio augmenté", comme le définit Sophie de Reynal, les PAI ont toute leur place dans le segment des produits estampillés agriculture biologique.
« Pour les Produits alimentaires intermédiaires ou PAI (ingrédients, produits semi-élaborés), se lancer dans le bio est une gageure et, certainement, une opportunité de profit », indique en introduction une étude du Club PAI intitulée "Filière biologique : marchés, attentes, opportunités et limites". Il est vrai qu'« en ces temps de marasme économique, jamais le bio n’a eu tant de succès [les ventes de produits issus de l’agriculture biologique en France dépassent les 7 Md€ fin 2016, contre encore 5,76 Md€ fin 2015, soit un gain d’environ 20 % en seulement un an, selon l’Agence bio], alors que les produits sont encore et toujours plus chers que les aliments conventionnels ». Cependant, « les soucis sont aussi en augmentation : manque de matières premières (les taux de conversion en bio sont lents à obtenir, les rémunérations des producteurs pas forcément attractives). Les ruptures de stock sont légion. Les risques sanitaires sont toujours présents et ces aliments, plus fragiles, requièrent des précautions plus soutenues. » Il n’en reste pas moins que le concept du "bio augmenté", c’est-à-dire du bio conjugué à d’autres tendances de consommation, peut représenter un tremplin pour le secteur des PAI.
La tendance du "bio-vegan-sans gluten"
Les PAI peuvent trouver leur place dans les produits estampillés AB au travers du concept de "bio augmenté", comme le définit Sophie de Reynal, directrice Marketing de l’agence de veille Nutri Marketing, animatrice du Club PAI, et auteur de l’étude sur la filière bio. « Les consommateurs ne se contentent plus du bio, ils veulent également un produit meilleur pour la santé, avec un emballage biodégradable et qui raconte une histoire pour plus de proximité », explique-t-elle. Le but du jeu pour l’IAA est « d’apporter de la valeur ajoutée via des ingrédients plus denses en nutriments (céréales anciennes, superfruits, légumes oubliés, superseeds, algues…), via des provenances, via des produits moins “processés”, via des petits producteurs… ».