Aller au contenu principal

Biocarburants / UE
Les producteurs européens de biodiesel redoutent de nouveaux freins

Malgré leur victoire sur les importations de B99, les Européens ne sont pas sereins. Ils craignent que leur activité ne se heurte à de nouvelles difficultés

Même s’ils ont gagné une manche en obtenant l’instauration de droits supplémentaires sur le B99 “ subventionné ” en provenance des Etats-Unis, les producteurs européens de biodiesel redoutent que leur activité, pourtant portée par l’objectif de 10 % d’énergies renouvelables dans les transports fixé par l’UE pour 2020, ne se heurte à de nouvelles difficultés. Ces freins pourraient être dus, selon eux, à une mauvaise transposition nationale de la législation communautaire, à l’adoption de normes compliquées ou encore à l’apparition de nouveaux courants d’échanges douteux.

Le casse-tête de l’impact indirect sur l’affectation des terres
Les modalités nationales et les normes communautaires pour la mise en œuvre de la directive sur les énergies renouvelables vont être « cruciales » pour les producteurs de biodiesel, avertit Raffaello Garofalo, le secrétaire général de leur association européenne, l’European Biodiesel Board (EBB). Celui-ci se dit déjà inquiet de voir l’Allemagne, pourtant précurseur dans ce secteur, instaurer des dispositions qui « dépassent » celles imposées par la législation de l’UE.
S’agissant des normes, l’un des concepts les plus complexes, lié à la protection de l’en­vi­ronnement, est l’impact indirect de la produc­tion de biocarburants sur l’affectation des terres. La directive prévoit la présentation d’un rapport sur cette question avant fin 2010 par la Commission de Bruxelles. Celle-ci compte le soumettre en mars prochain, afin de permettre aux Etats membres d’établir en connais­sance de cause, d’ici juin 2010, leurs plans d’action nationaux en matières d’énergies renouvelables.
L’EBB estime, explique son secrétaire général, que les effets indirects « positifs » sur l’utilisation des terres doivent aussi être pris en compte, par exemple l’augmentation des rendements obtenue en jouant plus souvent sur la rotation des cultures de céréales et d’oléagineux, ces derniers étant la matière première pour la production de biodiesel. Raffaello Garofalo souligne également qu’un certificat de durabilité pour la biomasse peut être une bonne option, à condition que celui-ci s’applique à toutes les utilisations, et pas seulement aux biocarburants.

Les taxes à l’exportation sont pointées du doigt
Les producteurs européens de biodiesel sont par ailleurs préoccupés par certaines pratiques commerciales. Ils pointent ainsi du doigt les taxes à l’exportation différenciées appliquées par l’Argentine pour le soja : 35 % pour la graine, 32 % pour l’huile et 20 % pour le biodiesel.
L’EBB craint aussi des détournements de trafic, après la décision de l’UE d’instaurer des droits compensateurs et antidumping définitifs sur le biodiesel B99 américain. On commencerait ainsi à enregistrer des arrivages de biodiesel en provenance de pays qui n’en produisent pas ou très peu, tels que le Canada, le Mexique, la Turquie ou Singapour.

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne