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Les marchés surnagent en eaux troubles

BLÉ TENDRE : un marché toujours aussi déstabilisant

Difficile d’établir des prix sur le physique avec un marché à terme toujours aussi insaisissable. Les prix ont en effet atteint de nouveaux records à la hausse en fin de semaine dernière sur Euronext, après la publication des chiffres du CIC révisant à la baisse le stock de report mondial 2007/08 (cf. p12). Les cours se sont depuis lourdement repliés sur des opérations techniques. Du côté des affaires, c’est le calme plat avec des vendeurs avant tout préoccupés par le démarrage des moissons, perturbées par les pluies. Ils s’inquiètent aussi de l’impact de la météo sur la qualité de la récolte. Les fabricants d’aliments composés sont toujours aux achats sur la période de soudure, qui concentre l’essentiel de l’activité, d’où une flambée des cours. Dans le Sud-Est, la qualité des blés de force et améliorants s’annonce bonne, selon les premières évaluations s’intéressant aux PS et teneurs en protéines. L’absence de problèmes liés aux pluies laisse présager de temps de chute d’Hagberg satisfaisants. Les tests de panification sont encore à réaliser.

BLÉ DUR : opérateurs attentifs aux premiers résultats qualitatifs

Les opérateurs attendent d’être fixés sur la qualité de la récolte pour prendre position. Il est dans ce contexte difficile de connaître exactement le niveau de marché. Dans le Sud-Ouest, où seuls 5 % des blés ont été récoltés, les premiers résultats font état de PS faibles et de bons taux de protéines. Les grains mouchetés et fusariés seraient plus fréquents à l’ouest qu’au sud de Toulouse. Les opérateurs locaux restent attentifs à la météo, car si l’on ne déplore pas encore de grains mitadinés, la persistance des pluies pourrait changer la donne. Les offres sont très limitées sur toutes les origines et le niveau des cours s’en ressent. La médiocrité de la récolte européenne, avec des situations difficiles en Grèce et dans le sud-est de l’Italie, alimente la fermeté. À près de 220 €/t la semaine dernière, le Fob Séville a ainsi bondi à 235 €/t.

ORGE DE MOUTURE : la demande se limite au rapproché

Le blé tardant à arriver, la nutrition animale se rabat sur l’orge. Les cours gagnent donc du terrain sur le court terme. Les longueurs restent en revanche délaissées.

ORGE DE BRASSERIE : l’inquiétude reste d’actualité

Alors que les malteurs observent avec inquiétude l’état des premières coupes d’orges d’hiver, les organismes stockeurs restent attentistes. Chaque jour qui passe sous la pluie, c’est de la qualité en moins.

MAÏS : concurrence des blés difficile à évaluée, marché bloqué

Les incertitudes relatives aux volumes de blés fourragers qui seront disponibles sur le marché limitent l’activité, sur l’ancienne comme la nouvelle récolte. Les problèmes rencontrés lors de la réalisation des semis dans le Sud-Ouest et l’hétérogénéité des cultures préoccupent aussi les opérateurs. On rapporte localement quelques affaires de dégagement. Au nord-Loire, les prix demandés sur l’Ouest sont plus attractifs que ceux de l’amidonnerie. Le flux de transactions est alors orienté vers cette destination en ancienne récolte. Les fab restent en effet preneurs pour la soudure. En NR, l’activité se concentre sur le Fob Rhin.

FRETS : record du Panamax

Les frets maritimes pour le transport des marchandises dites “sèches” (cf. p. 2) ont fortement progressé la semaine dernière. L’indice BDI a donc progressé pour approché de son plus haut historique. De son côté le Baltic Panamax Index a touché un niveau encore jamais atteint marquant une progression de plus de 7 %.

Onigc : collecte de céréales

Selon l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (Onigc), la collecte de céréales chez les collecteurs agréés au 1er juin s’élevait à 51,06 millions de tonnes (contre 52,78 Mt au 1 er juin 2006), dont 29,02 Mt de blé tendre (30,16 Mt), 10,55 Mt de maïs (11,39 Mt), 8,36 Mt d’orges (8,17 Mt) et 2,08 Mt de blé dur (1,92 Mt).

TOURTEAUX : hausse dans le sillage de Chicago

Le recul des surfaces de soja au profit du maïs confirmé dans le dernier rapport du département américain à l’Agriculture a fait bondir les cours de la graine de soja outre-Atlantique. Conséquence immédiate, les tourteaux de soja ont fortement progressé comme ceux de colza. Le courant d’affaires existant s’est automatiquement évanoui pour ne laisser que quelques achats de couverture sur le long terme animer le marché. Les fabricants d’aliments du bétail redoutent une nouvelle envolée des prix. En tournesol, rien à signaler.

PROTÉAGINEUX : pas de vendeurs

Comme la semaine passée, le marché reste bloqué sur la récolte 2007 : pas de vendeurs à cause d’une récolte pléthorique à venir et de probables problèmes de qualité, mais pas d’acheteurs non plus, en raison des prix élevés. Seul se poursuit un flux d’affaires pour l’export en pois jaunes.

ISSUES DE MEUNERIE : élancé

Les hausses presque généralisées ont été le reflet du nouveau renchérissement des blés. Bien que potentiellement acheteur, le marché est toujours aussi erratique faute d’offres.

DÉSHYDRATÉS : activité moyenne

En pulpes, la nutrition animale est moins encline aux achats. Le marché semble plafonner. Peu de volumes sont traités. En luzerne, il y a toujours un petit courant d’affaires, à des prix bien fermes. Dans un contexte de marché des matières premières tendu et une demande française bien orientée, les prix de la luzerne pourraient continuer à progresser.

CO-PRODUITS : forte hausse en poudre

Les marchés de la poudre de lait et du lactosérum sont très calmes. Pourtant, la poudre a fait un bond de 100 euros. Les acheteurs sont prêts à payer ce prix fort, devant la rareté de l’offre, les laitiers se tournant vers la poudre pour l’alimentation humaine, très chère. En PSC, les prix du citrus s’affichent en hausse sur le rapproché. Il n’y a pratiquement plus de disponibilités. En pailles et fourrages, les moissons n’ont pas encore commencé dans la plupart des régions, à cause des intempéries. Les stocks de report sont quasiment nuls et les opérateurs attendent la nouvelle récolte, non sans inquiétude. La flambée des huiles a entraîné quant à elle un regain de demande sur les corps gras. Les prix se sont alors raffermis.

PRODUITS DIVERS : des inquiétudes

En graines fourragères, l’activité est faible. On prévoit de grosses baisses de rendement en trèfle incarnat, d’où une cotation en hausse. En graineterie, le marché est paralysé par l’inquiétude des opérateurs face aux mauvaises conditions météorologiques. Quantités et surtout qualités des offres risquent de ne pas être au rendez-vous. Les acheteurs attendent d’en savoir plus. En riz, le marché est plus facile côté Italie en raison d’une activité moyenne. Cours élevés en Thaïlande en raison du fret.

OLEAGINEUX : Chicago et le pétrole font exploser les cours du colza

Les cours des graines de colza ont profité de l’extrême fermeté des graines de soja intervenue suite au rapport de l’USDA confirmant le recul des surfaces de soja au profit du maïs. Les prix ont ainsi gagné plusieurs euros en l’espace de quelques jours. Cette tendance a également été confortée par la hausse parallèle des produits pétroliers, renforçant l’intérêt pour les biocarburants et donc pour les graines oélagineuses. Toutefois la situation s’est ensuite détendue à Chicago où des prévisions météorologiques favorables ont fait reculer un peu le soja, laissant présager une baisse des graines de colza européennes a posteriori. Côté activité, les affaires restent rares étant donnée l’absence d’offre actuelle. L’ancienne récolte est épuisée et la nouvelle suscite tant de craintes chez les opérateurs, qu’ils n’osent faire d’offres pour le moment.

En tournesol, les cours restent fermes mais les affaires demeurent limitées.

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