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Les marchés céréaliers dans le flou

ORGE DE BRASSERIE : le marché en hausse plus modérée

Cela fait déjà plusieurs semaines que les orges de brasserie enregistrent une forte progression de leurs cours. Et actuellement, le marché ignore le retournement de tendance des autres céréales, pour poursuivre son accès de fermeté. Les prix se sont en effet envolés de plus de 15 euros la tonne depuis la fin du mois d’août, face aux mauvaises récoltes d’orges de printemps enregistrées en Allemagne notamment. Les malteurs se sont couverts de manière tout de même échelonnée, mais l’importante rétention en culture a provoqué une très forte appréciation des cours depuis trois semaines. Mais la hausse est plus modérée maintenant.

En ce qui concerne la récolte française 2006, le ministère de l’Agriculture confirme une nette diminution de la production à 2,78 Mt contre 3,18 Mt en 2005, soit un recul de plus de 12 % d’une année sur l’autre. Les surfaces étaient déjà en recul de 10 % et le rendement moyen national s’est replié de 2 q/ha pour atteindre 56,6 q/ha.

BLÉ TENDRE : brutal retournement de tendance

Comme nous l’avions annoncé la semaine dernière, le marché céréalier a enregistré une brutale correction à la baisse, un mouvement qui a particulièrement touché le blé tendre. Même si la situation s’est stabilisée mardi, avec toujours une certaine rétention en culture, les opérateurs s’attendent à une nouvelle perturbation des cours en ce milieu de semaine, après la forte baisse du marché à terme de Chicago en clôture mardi soir. Le rapport toujours très attendu du département américain de l’Agriculture (USDA) a en effet confirmé une situation toujours très tendue sur le marché mondial du blé, avec des stocks au plus bas depuis vingt-cinq ans… En revanche, il a relevé très fortement ses estimations de la récolte américaine de maïs.

Côté marché donc, pas grand chose à se mettre sous la dent, la situation reste toujours bloquée par une forte rétention de la part des vendeurs. Une grande partie des opérateurs s’est retrouvée ce mercredi à Paris pour la première session de bourse exceptionnelle de la campagne. De même, les professionnels attendront les derniers chiffres de l’Onigc (Office national interprofessionnel des grandes cultures) dont le Comité permanent se réunit aussi ce mercredi. À l’international, marché également assez calme, tout juste peut-on noter l’achat par le Maroc de 240.000 tonnes de blé américain et un appel d’offres que l’Égypte devrait tenir cette semaine.

BLÉ DUR : nouvelle ascension

Les cours grimpent de plus belle, stigmatisant toute vélléité acheteur. Magrheb et Italie sont pourtant demandeurs, face à une offre parcimonieuse.

ORGE DE MOUTURE :sur le “reculoir”

Les cours des orges fourragères évoluent en sympathie avec le blé tendre, mais dans une moindre mesure.

MAÏS : la NR prend le relais

L’ancienne récolte se liquide dans l’anonymat et la nouvelle a bien du mal à se situer encore. Alors que les premières coupes vont débuter dans certaines régions, les cours se tassent légèrement.

GRANDES CULTURES : une récolte de blé tendre estimée à 33,1 Mt

Dans son enquête de conjoncture grandes cultures de septembre diffusée cette semaine, le Service central des enquêtes et études statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture estime désormais la récolte céréalière 2006 à 61,15 Mt, contre 64,20 Mt en 2005. Une production qui serait inférieure de 4 % au niveau moyen des cinq dernières années. La moisson de blé tendre est maintenant estimée à 33,11 Mt, contre 34,80 Mt l’année dernière. Le rendement moyen national perdrait 3 q/ha à 69 q/ha. Une baisse qui concernerait la totalité des régions de manière hétérogène.

OLÉAGINEUX : colza en baisse

Après une longue période de fermeté, les cours des graines de colza marquent un recul. Ce dernier a pour origine une récolte européenne plus abondante que prévu, le retrait du cours du pétrole faisant reculer le complexe biocarburant, et une baisse du marché des huiles. Pour autant, les affaires n’ont pas été nombreuses, le marché restant peu offert. En tournesol, ls affaires semblent repartir dans le Sud-Ouest notamment où les rendements seraient assez satisfaisants, permettant un bon dégagement. Toutefois, la rétention est encore d’actualité sur le reste du territoire où les échanges sont rares. Les prix évoluent peu sur ce marché.

TOURTEAUX : attentisme en soja

Le rapport USDA a orienté le soja à la baisse, avec les bonnes attentes de récolte outre-Atlantique. Toutefois, la fermeté de la prime Fob au Brésil et le regain du dollar US ont permis de maintenir les prix ou de les faire progresser localement. Les cours restent sur des niveaux peu élevés et permettent quelques affaires en rapproché. Les opérateurs demeurent attentifs et comptent sur un nouveau recul pour passer aux achats sur l’éloigné. Les tourteaux de colza et de tournesol affichent des prix en hausse qui ne génèrent que peu d’échanges.

ISSUES DE MEUNERIE : recul des cours des sons fins

Les cours continuent de monter, sauf en sons fins. On observe un repli de la demande sur un marché très technique où l’offre est absente.

DÉSHYDRATÉS : exécutions uniquement

Les semaines se suivent et se ressemblent sur le marché des produits déshydratés. Aucun changement concernant les cotations de pulpes de betterave comme de luzernes déshydratées. Les affaires sont rares, seules les exécutions animent ce secteur.

CO-PRODUITS : ferme en poudre de lait

Nouvelle hausse de la poudre de lait dont les disponibilités sont très réduites. Peu d’affaires se traitent en rapproché. Cette tension est due à une collecte limitée et à une forte production de fromage limitant les offres de poudres. En lactosérum, le marché reste étroit, mais la cotation spot n’évolue guère en l’absence d’affaires traitées en disponible. Les PSC voient leurs cours monter dans le sillage des céréales et sous l’effet de la fermeté des pulpes de betterave. Le dollar et les hausses à l’origine accentuent le mouvement. Sur le marché des corps gras, les graisses de porc sont incotées et celles de volailles progressent suivant une forte demande. En pailles et fourrages, les cours sont reconduits. La paille de blé, non récoltée avant les pluies dans le Nord-Est, a perdu en qualité.

PRODUITS DIVERS : activité moyenne

En graineterie, les opérateurs ne rapportent que peu de variations dans les prix. L’activité du marché est normale pour la saison. En graines fourragères, la demande en lotier, moutarde et trèfle violet est soutenue. Le marché est actif dans l’ensemble. Pour les légumes secs, le marché évolue peu et reste calme.

PROTÉAGINEUX : plafonnement des cours avec la baisse des céréales

Les cours des pois protéagineux continuent de grimper cette semaine mais atteignent certainement un plafond, compte tenu de la baisse enregistrée du côté des céréales. Peu d’affaires ont été traitées, acheteurs et vendeurs n’arrivant pas à s’entendre sur les prix. Des besoins se font sentir mais le marché est toujours bloqué. D’après l’enquête d’Arvalis/Unip, les premiers résultats de la récolte 2006 affichent un rendement moyen de 44 q/ha, soit une hausse de 2q/ha par rapport à 2005, mais aussi un recul par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En féveroles, les prix n’évoluent pas depuis la semaine dernière. Concernant la récolte, les dernières graines ont été ramassées. La qualité de celle-ci laisse à désirer selon les opérateurs. Ces produits trouveront preneurs en alimentation animale mais pas en humaine. Côté rendements, les chiffres ne sont pas arrêtés. Sur le marché, l’activité est quasiment nulle sur le portuaire comme sur le marché intérieur. 

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