Les marchés agricoles, reflet de l'ensemble des problèmes planétaires
Conséquences du conflit russo/ukrainien ?

Le marché présente actuellement la palette complète de l'ensemble des problèmes qui peuvent se poser », a estimé Philippe Chalmin lors de son intervention à l'AG des courtiers, le 22 mars à Paris (cf. p. 5). « Les matières premières ne sont que la partie émergée de l'ensemble des tensions de la planète », a-t-il poursuivi. Climatiques tout d'abord, avec l'absence de conditions hivernales en Europe mais un temps très froid outre-Atlantique, facteur d'inquiétude pour les cultures. Et de souligner le « niveau anormalement élevé des cours du soja » par rapport au maïs. « Une situation qui laisse présager des surfaces record » pour l'oléagineux et devrait donc en modérer le prix. La menace du retour d'El Niño explique peut-être ce décalage. Ayant sévi en 1995/1996 en et 2005/2006, il « ressort dans les angoisses et les anticipations » des opérateurs.
Conséquences du conflit russo/ukrainien ?Au rang des tensions actuelles à suivre, celles géopolitiques. Concernant le conflit ukrainien, « les éventuelles sanctions à la Russie pourraient avoir des conséquences », même si les pays occidentaux ont tous de bonnes ” raisons de « ne pas se précipiter à en prendre ». Et Philippe Chalmin de rappeler les réactions, lors de l'embargo décrété en 1980 par le président américain, Jimmy Carter, sur les exportations de blé vers l'ex-URSS, en réaction à son invasion de Kaboul. « Personne n'avait suivi ». Le Canada et l'Australie avaient même accru leurs exportations, rappelle l'économiste Ce dernier n'exclut pas, par ailleurs, que Vladimir Poutine s'intéresse aux ports d'Odessa et Nikolaev, importants d'un point de vue militaire… comme céréalier. Effet plus indirect, la crise pourrait aussi peser sur prix des engrais azotés, via le marché du gaz (cf. p3).
Lors de l'embargo sur la Russie décrété en 1980 personne n'avait bougé.
La situation en Chine porte aussi à interrogations. « Les autorités ont laissé filer le yuan depuis quinze jours. » Un comportement inhabituel. « Le pays essaye-t-il de pratiquer une relance ? » Le gouvernement a aussi autorisé la mise en défaut d'une entreprise. L'État serait peut être déterminé à ne plus apporter un soutien indéfectible mais à « rationnaliser » ses dépenses.