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Marchés
Les blés français piégés, selon l’Onigc

L’écart des prix se creuse entre le blé français et américain. Dans ce contexte, l’Onigc révise ses prévisions d’exportations à la baisse

DIFFICILE. La situation n’est pas si mauvaise que cela… C’est ce qui ressort du dernier Conseil spécialisé céréales de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (Onigc), qui s’est réuni le 14 février dernier à Paris.

Le marché du blé reste équilibré, malgré le creux que connaissent actuellement les exportations européennes vers les pays tiers, grâce au dynamisme de la demande intracommunautaire, a indiqué Bruno Hot, directeur général de l'Office. Le conseil a certes révisé en baisse de 200.000 tonnes le programme d'exportations de blé tendre aux pays tiers pour la campagne 2006-2007, mais il a révisé en hausse les prévisions d'utilisations sur le marché intérieur.

Ainsi, les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail sont révisées en hausse de 100.000 tonnes, celles de l'industrie de l'éthanol en hausse de 50.000 tonnes. Quant aux exportations vers les pays de l'Union européenne, elles ont été révisées à la hausse de 130.000 tonnes. Le meilleur écoulement du blé est dû pour une bonne part à la forte hausse des prix du maïs américain, qui renchérit toutes les céréales destinées à l’alimentation animale.

Repli des ventes de blé

L’Onigc souligne que la Commission européenne poursuit toujours sa politique restrictive à l’exportation. Depuis quatre mois, les exportateurs européens doivent en effet se contenter de certificats " tiret ", à durée de validité limitée et sans garantie contre une éventuelle taxe d’exportation ultérieure. Les adjudications de blé et d’orge d’intervention en comité de gestion sont en outre clôturées depuis début février.

Résultat, les engagements à l’exportation de blé européens sont désormais en net repli par rapport à l’an dernier (5,7 Mt contre 7,9 Mt à la même époque). En revanche, les tirages de certificats en orge décollent, suite à l’essoufflement des exportations canadiennes et australiennes sur le marché mondial : les engagements pour l’exportation d’orge européen atteignent près de 2,6 Mt contre moins de 2,3 Mt l’an dernier à la même époque.

Blé européen : engagements en repli de plus de 2 Mt par rapport à l’an dernier

Le retard constaté le mois dernier en matière d’exportations s’est encore creusé ces dernières semaines. Depuis le début de la campagne commerciale 2006/2007, les certificats d’exportation de blé délivrés dans l’Union européenne portent sur 5,7 Mt, en net retrait par rapport à l’an dernier à la même époque (7,9 Mt).

Il s’agit pour l’essentiel —près de 4 Mt—, de certificats de " droit commun " sans restitution, tirés au jour le jour par les opérateurs européens dans chaque Etat membre, au départ du marché libre. Les exportateurs ont demandé le mois dernier des certificats de ce type pour l’exportation de 350.000 tonnes de blé environ, malgré la mise en place d’un " tiret " par la Commission européenne depuis le 12 octobre dernier (ce qui limite la durée des certificats à 60 jours et ne garantit pas les exportateurs contre l’application éventuelle d’une taxe à l’exportation).

Parallèlement, l’adjudication de certificats d’exportation en comité de gestion s’est bornée à de très faibles quantités de céréales d’intervention européennes (quelque 9.000 tonnes de blé hongrois adjugées le 25 janvier dernier).

Les adjudications de blé d’intervention pour l’exportation ont d’ailleurs été clôturées début février, la Commission européenne donnant clairement la priorité à la remise en vente de ces stocks sur le marché européen. Au total, depuis le début de la campagne, les adjudications de certificats d’exportation au départ des stocks d’intervention de blé détenu par les pays enclavés d’Europe centrale (essentiellement Hongrie et Pologne mais aussi Slovaquie et République tchèque) atteignent 1,6 Mt , avec des tirages effectifs de 1,35 Mt à ce jour. Cette politique restrictive et la perte de compétitivité des blés européens face aux blés américains, russes, kazakhs et argentins constatée depuis la fin décembre dans un contexte de parité euro/dollar défavorable, conduisent l’Onigc à revoir à la baisse ses prévisions d’exportation françaises de blé à 6,1 Mt contre 6,3 Mt le mois dernier.

Orge : les ventes européennes décollent

Après un début de campagne difficile, les exportations européennes d’orge décollent enfin, suite à l’essoufflement de la concurrence canadienne et australienne.

Les engagements à l’exportation d’orge atteignent désormais près de 2,6 Mt contre moins de 2,3 Mt l’an dernier à la même époque. Le mois dernier, les exportateurs européens ont en effet demandé des certificats d’exportation de droit commun pour plus de 0,8 Mt au départ du marché libre, malgré le " tiret " qui en limite depuis le 16 novembre 2006 la durée de validité. En revanche, aucune quantité n’a été adjugée au départ des stocks d’intervention européens. Les adjudications d’orge d’intervention pour l’exportation ont d’ailleurs été clôturées début février.

Au total, depuis le début de la campagne, —les certificats " de droit commun " sans restitution, tirés par le exportateurs au départ du marché libre, portent désormais sur 1,9 Mt d’orge— les certificats adjugés pour l’exportation d’orge d’intervention portent sur 700.000 tonnes.

Par ailleurs, la Commission a amplifié le mois dernier sa politique de remise en vent des stocks d’intervention sur le marché intérieur. Plus de 2 Mt de céréales d’intervention ont ainsi été adjugées sur le marché communautaire depuis le dernier conseil spécialisé céréalier de l’Onigc. Au total, ce sont 5 Mt de céréales d’intervention européennes dont 2,2 Mt de blé, 1,7 Mt de maïs et 1 Mt d’orge, qui ont été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne.

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