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Spécial Sia / Biocarburants
Les agrocarburants de 1re génération seraient majoritaires d’ici 2020

Selon FranceAgriMer, l’utilisation des biocarburants de première génération sera essentielle pour parvenir aux objectifs définis par Bruxelles

D’ICI 2020, 10 % de l’énergie consommée dans les transports devra être d’origine renouvelable. Pour atteindre cet objectif, de nombreux scénarios sont possibles. Une certitude se dégage néanmoins : les agrocarburants de première génération, à savoir le bioéthanol et le biodiesel, seront majoritaires face à la seconde génération, d’après l’analyse du Comité Biocarburant et Biomasse de France AgriMer, présentée à l’occasion du salon de l’Agriculture de Paris le 3 mars dernier. Selon différentes hypothèses, et malgré le développpement considérable de la production, la France pourrait devenir importatrice de biocarburants.

La ressource agricole est indispensable pour satisfaire Bruxelles
    Entre les ressources renouvelables illimitées (vent et soleil) et les sources issues de la biomasse, l’utilisation de matières premières agricoles est incontournable pour répondre aux exigences bruxelloises, selon FranceAgriMer. En 2008, sur une production française d’énergie renouvelable de 19 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), les agrocarburants occupaient une part de 11 % (derrière le bois énergie à 46 % et l’électricité à 29 %), soit 2,1 Mt. Mais contrairement aux éoliennes ou aux panneaux photovoltaïques, les ressources agricoles, et à plus forte raison celles concernant la première génération de biocarburants, ne sont pas illimitées. « Dans les prochaines années, un pilotage fin sera nécessaire pour limiter la concurrence entre les utilisations alimentaires et non alimentaires des productions agricoles », estime Jean-Luc Gurtler, responsable du comité Biocarburants et Biomasse de FranceAgriMer. Et d’ajouter que lorsque les usines fonctionneront de manière optimale, 3 Mt de pétrole pourront être économisées par an. D’ici 2020, ce sont 16 usines qui alimenteront alors le marché en biodiesel et en éthanol. « Et des marges de progrès sont envisageables, nombre d'usines étant encore récentes, et des projets étant actuellement à l'étude » ajoute Jean-Luc Gurtler. Toutefois les ressources en biomasses nécessaires pour la première génération restent un facteur limitant. Ce à quoi devrait répondre la seconde au terme de la prochaine décennie. Deux moyens sont aujourd'hui envisagés : la voie thermochimique à partir du charbon et du gaz naturel, et la voix biochimique (cf "Des voies pour exploiter la biomasse au maximum"). Ce dernier procédé serait « plus adapté aux territoires par l'ancrage dans le tissu agricole déjà existant » indique Jean-Luc Gurtler. « Mais l'écart de maturité important entre la première et la deuxième génération ne sera vraisemblablement pas comblé en 2020. Elles doivent être considérées dans une logique de continuité, et non de rupture ».

La première génération conservera une place importante en 2020
    Pour estimer le niveau de la demande en biocarburant de première génération en 2020, le Comité Biocarburant et Biomasse a étudié différents scénarios auxquels ont été attribuées quelques variables. Il en ressort qu’à moins d’un très fort développement de l’éthanol de deuxième génération, la première restera prépondérante. Dans le cas d’une progression moyenne des volumes de 2nde génération, les besoins en bioéthanol permettront de dégager des capacités de production vers d’autres activités. A l’inverse, en l’absence de progrès pour la seconde génération, la demande en bioéthanol pourrait même générer des importations sur le territoire français, à condition que la tendance actuelle à la progression de la consommation de diesel face à l’essence, s’inverse. « Des marges de progression existent pour la production de bioéthanol. On peut donc augmenter la production plutôt qu’importer », a déclaré Eric Lainé, président de la Confédération générale des producteurs de betterave, présent lors de la présentation des travaux du comité. Le recours aux importations serait plus prononcé pour le biodiesel dans la plupart des cas envisagés. Comme pour le bioéthanol, les capacités de production des usines de biodiesel françaises pourraient se tourner vers d’autres débouchés que le carburant si la seconde génération se développait moyennement à fortement. Là aussi, la part de diesel comparée à celle de l’essence dans les choix des automobilistes et des transporteurs sera déterminante.
    Le Comité conclut qu’en 2020, pour parvenir à introduire 10 % d’énergie renouvelable dans les transports, il sera difficile de se passer des biocarburants de première génération, et que « globalement les capacités installées seront plutôt sous-utilisées ».
    La question de l’impact des prix des céréales sur la demande en biocarburant n’a pas été abordée par le comité. Sur ce sujet, Jean-Luc Gurtler, a expliqué que « les prix des biocarburants sont davantage guidés par ceux des énergies, en particulier du pétrole, que par ceux des céréales ». Mais ces derniers sont bien souvent eux même orientés par le pétrole.

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