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Négociations à l’OMC
Les agriculteurs français sont inquiets

Alors que les négociations du cycle de Doha se poursuivent, les agriculteurs français et européens se sentent de nouveau

CRAINTES. Les agriculteurs français et européens sont « en danger » lors des discussions informelles qui se tiennent en marge de Davos (Suisse) entre les ministres et représentants du commerce des grands pays impliqués dans les négociations de l’OMC, a estimé Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, le 24 janvier lors d’une conférence de presse. Le gouvernement français appelle à la vigilance suite aux velléités de certains dont l’Allemagne, à la présidence de l’UE, de parvenir à un accord.

« On est en danger. On constate des velléités des Américains, du directeur général de l’OMC, du commissaire européen au commerce et peut-être de la présidence européenne assurée par l’Allemagne » de bouger sur le dossier de l’OMC, a déclaré Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA le 24 janvier. Il dénonce la volonté de certains de trouver un accord pour conclure le cycle de Doha sur le dos de l’agriculture européenne. En réaction, il a décidé d’envoyer son vice-président Xavier Beulin à la « Semaine verte » en Allemagne pour « sentir » ce qui se passe dans les allées de ce salon qui se déroule à Berlin du 19 au 28 janvier.

Histoire de ne pas être « les dindons de la farce ». Jean-Michel Lemétayer rappelle qu’à l’époque de la conférence interministérielle à l’OMC à Hong Kong en décembre 2005, l’Allemagne n’était pas dans la fronde menée par la France contre un accord sur le dos de l’agriculture. Le ministre allemand à l’époque avait même laissé entendre son soutien… pour parvenir à un accord, se rappelle le leader de la FNSEA.

Jean-Michel Lemétayer, qui se dit donc « inquiet », ne croit « pas aux efforts des Américains, aussi bien républicains que démocrates, sur l’agriculture. Seuls les dirigeants européens ont l’espoir que les Américains changent ». L’agriculture européenne a « déjà assez fait de concessions » lors des négociations à Hong Kong.

Relance et vigilance

Le directeur général de l’OMC Pascal Lamy comme le commissaire européen au commerce Peter Mandelson ont dit le 23 janvier à Bruxelles espérer un déblocage des négociations de l’OMC lors du forum de Davos qui a débuté le 24 janvier. En effet, quelque 25 ministres et le commissaire européen Peter Mandelson avaient rendez-vous dans la petite ville suisse de Davos en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial, pour tenter de ranimer les négociations qui butent notamment sur le degré de réduction des droits de douanes agricoles européens et des subventions des Etats-Unis à ses agriculteurs. « S’ils en ont la volonté », ils pourraient « se mettre d’accord » pour relancer « des négociations à grande échelle », a estimé Pascal Lamy, évoquant « une certaine activité sismique » lors de discussions au niveau technique entre l’UE et les Etats-Unis ces derniers jours. Peter Mandelson, responsable des négociations commerciales pour l’UE, a aussi parlé d’une relance qui pourrait être « décisive ». Il a constaté une fois de plus que « la France est plus axée sur l’agriculture que d’autres » dans les négociations de l’OMC, mais, a-t-il dit, « il n’y a pas de veto par un seul Etat membre tant que je reste à l’intérieur du mandat ».

« Bien sûr, la France est réservée sur l’étendue de la flexibilité que je devrais montrer durant la négociation », a ensuite ajouté M. Mandelson dans un entretien publié le 25 janvier par le quotidien La Croix, « mais la Commission a des décennies d’expérience de défense des agriculteurs européens. Tout ce que je négocierai sera supportable pour nos agriculteurs ». Le ministre français de l’Agriculture, Dominique Bussereau a affirmé le 24 janvier que la France était entrée dans une « période de grande vigilance ».

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