Aller au contenu principal

Marché mondial
L’Égypte souhaite revenir à de multiples origines en blé tendre

Le blé tendre russe représente 75 % des achats du Gasc depuis le début de la campagne 2017/2018, une situation inconfortable pour le désormais 2e importateur mondial.

« Depuis septembre 2017, on assiste à un monologue russo-russe sur le marché public égyptien du blé tendre », alerte Roland Guiragossian, expert de France export céréales (Fec). Depuis le début de la campagne 2017/2018, environ trois quarts des achats de blé tendre du Gasc (General Authority For Supply Commodities) proviennent de la Russie (cf. graphe), une situation indésirable pour les autorités égyptiennes. « L'Égypte souhaite le retour des Français, des Ukrainiens… pour ne pas dépendre d’une seule origine. »

Le Gasc réduit ses exigences

Rappelons que l’Égypte a allégé son cahier des charges début février. Les frais de surestarie sont plafonnés à 12 000 $/jours pendant 12 jours maximum (équivalent en moyenne à 2 $/t selon Roland Guiragossian). Les exigences en termes de taux de protéines pour les blés français sont réduites, passant de 12 % à 11,5 %. Enfin, le pays accepte officiellement un taux d’ergot à 0,05 %. Petit bémol : les frais de tamisage progressent, passant de 2 à 3 $/t. Ces signes sont globalement positifs pour l’expert de Fec, démontrant la volonté des Égyptiens de redonner confiance aux fournisseurs. Mais ces éléments restent insuffisants pour réellement changer la donne à court terme, d’après lui. « Cela fait deux ans que le flou est entretenu sur les problèmes d’ergot, de coquelicot. […] Si l’on ajoute les coûts de surestarie (2 $/t) et de tamisage (3 $/t), on a un supplément de coût de 5 $/t pour les exportateurs, qu’ils intègrent à leurs prix de vente. » C’est la principale raison pour laquelle Glencore, Cargill et des opérateurs français se sont mis en retrait du marché égyptien depuis le début de cette campagne, empêchant le Gasc d’acheter au meilleur prix, estime le spécialiste. Un opérateur russe, GTCS, en a profité pour être cette année le premier fournisseur de l’Égypte. Viennent ensuite Union (acheteur égyptien basé à Dubaï), Louis Dreyfus ou Cerealcom (Roumanie), précise Roland Guiragossian.

Les besoins égyptiens jusqu’à la fin de la présente campagne sont estimés à environ 1 Mt, d’après Fec. Pour que les grands exportateurs internationaux reviennent, dont la France (qui n’a envoyé qu’un bateau de 58 500 t en août 2017), une des solutions (pratiquée il y a quelques années) serait de revenir à des négociations à partir de prix Fob, excluant les risques pour l’exportateur, selon ce dernier. « Dans le cahier des charges, il y a le prix Fob, mais on ajoute le tamisage, les surestaries, qui génèrent des risques… Il y a un mélange des genres qui rebute les fournisseurs. »

 

 

 

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne