Marché mondial
L’Égypte souhaite revenir à de multiples origines en blé tendre
Le blé tendre russe représente 75 % des achats du Gasc depuis le début de la campagne 2017/2018, une situation inconfortable pour le désormais 2e importateur mondial.
Le blé tendre russe représente 75 % des achats du Gasc depuis le début de la campagne 2017/2018, une situation inconfortable pour le désormais 2e importateur mondial.
Le Gasc réduit ses exigences
Rappelons que l’Égypte a allégé son cahier des charges début février. Les frais de surestarie sont plafonnés à 12 000 $/jours pendant 12 jours maximum (équivalent en moyenne à 2 $/t selon Roland Guiragossian). Les exigences en termes de taux de protéines pour les blés français sont réduites, passant de 12 % à 11,5 %. Enfin, le pays accepte officiellement un taux d’ergot à 0,05 %. Petit bémol : les frais de tamisage progressent, passant de 2 à 3 $/t. Ces signes sont globalement positifs pour l’expert de Fec, démontrant la volonté des Égyptiens de redonner confiance aux fournisseurs. Mais ces éléments restent insuffisants pour réellement changer la donne à court terme, d’après lui. « Cela fait deux ans que le flou est entretenu sur les problèmes d’ergot, de coquelicot. […] Si l’on ajoute les coûts de surestarie (2 $/t) et de tamisage (3 $/t), on a un supplément de coût de 5 $/t pour les exportateurs, qu’ils intègrent à leurs prix de vente. » C’est la principale raison pour laquelle Glencore, Cargill et des opérateurs français se sont mis en retrait du marché égyptien depuis le début de cette campagne, empêchant le Gasc d’acheter au meilleur prix, estime le spécialiste. Un opérateur russe, GTCS, en a profité pour être cette année le premier fournisseur de l’Égypte. Viennent ensuite Union (acheteur égyptien basé à Dubaï), Louis Dreyfus ou Cerealcom (Roumanie), précise Roland Guiragossian.
Les besoins égyptiens jusqu’à la fin de la présente campagne sont estimés à environ 1 Mt, d’après Fec. Pour que les grands exportateurs internationaux reviennent, dont la France (qui n’a envoyé qu’un bateau de 58 500 t en août 2017), une des solutions (pratiquée il y a quelques années) serait de revenir à des négociations à partir de prix Fob, excluant les risques pour l’exportateur, selon ce dernier. « Dans le cahier des charges, il y a le prix Fob, mais on ajoute le tamisage, les surestaries, qui génèrent des risques… Il y a un mélange des genres qui rebute les fournisseurs. »