BLÉ TENDRE
L'effet domino de la baisse des primes sur le portuaire déstabilise les marchés céréaliers et les opérateurs
Le manque de compétitivité des céréales françaises à l'international a fait chuter les primes, ce qui a pesé sur le marché intérieur. Les vendeurs sont donc revenus, appuyant encore le mouvement de repli. L'accélération de la baisse des cours des orges a également conduit les Fab à délaisser un peu plus le blé, alimentant la tendance. Bien couverts, les consommateurs se sont contentés d'achats de compléments.
Les meuniers sont aux abonnés absents, sur l'AR comme la NR. La mise à l'herbe des bovins modère l'intérêt des Fab dans les régions concernées. Le marché y revêt là encore un caractère « très vendeur ». Dans le Nord-Est, la demande se manifeste sur le nord-UE. Dans le Sud-Ouest, le décalage entre le prix d'intérêt des consommateurs espagnols et les références d'Euronext, avec des primes très négatives, bloque toute transaction. Les Italiens ne sont pas plus demandeurs. Et, plus on s'approche des moissons de nos voisins méditerranéens, plus la baisse se fera dans le vide. Quelques affaires, très ponctuelles, se sont néanmoins traitées avec les Fab transpyrénéens. La météo influe aussi sur les prix. Les précipitations enregistrées sur l'Europe de l'Ouest, et notamment la France, sont venues peser sur le marché. De l'autre côté de l'Atlantique, en revanche, le temps reste trop sec. Concernant les fondamentaux, le CIC table, dans son rapport du 25 avril, sur une production mondiale de blé 2014/2015 à 697 Mt, en recul de 2 % par rapport à 2013/2014, traduisant l'attente de rendements moins importants que l'an passé, où ils étaient exceptionnellement élevés. La consommation est attendue en hausse de 1 %, à 701 Mt, avec une plus forte demande sur l'ensemble des débouchés. Le stocks de report 2014/2015 devrait dès lors reculer d'environ 4 Mt, à 187 Mt.
