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Développement durable
L’écologie, nouveau cheval de bataille du gouvernement

L’état a bien compris l’intérêt de communiquer sur l’environnement. Depuis quelques semaines, les ministres multiplient les déclarations

TARDIF. Le Mondial de l’automobile aura offert une belle porte de sortie pour le gouvernement. Cet évènement international a permis à nos dirigeants d’afficher leur volontarisme en matière de réduction des gaz à effets de serre. Et de nombreux ministres ont pu surfer sur cette vague écologiste tardive pour leurs derniers mois d’exercice. Ainsi, du Premier ministre au ministres de l’Économie et des Finances, en passant par celui de l’Écologie et du Développement durable, jusqu’au chef de l’État, sans oublier le ministre de l’Agriculture, tous y auront – à l’étonnante exception du ministre de l’Intérieur – plus ou moins participé. Mais le gouvernement n’entend pas se limiter au biocarburant pour préserver nos ressources naturelles et notre environnement, d’autres pistes sont évoquées.

L’écologie et l’environnement, des notions récurrentes dans les discours

Le 4 octobre, c’est Dominique de Villepin, qui fait sa déclaration à l’écologie à l’occasion de sa 15 e conférence de presse mensuelle. « Je veux proposer aux Français un véritable pacte national pour l’environnement », a déclaré le Premier ministre. « Il est temps de franchir un nouveau cap », a-t-il lancé, précisant que ce sujet ne doit pas être l’apanage de « tel ou tel parti politique ».

Le lendemain, le président de la République, lui-même, s’est fait remarquer par une vision de l’agriculture plus écologique qu’à son habitude lors de l’inauguration du Sommet de l’élevage en Auvergne. Jacques Chirac a déclaré souhaiter donner « la priorité aux usages non alimentaires des produits agricoles », prenant en exemple les progrès de la filière bois et de la chimie végétale, « qui constitue une alternative prometteuse à la pétrochimie ». Et d’enchaîner sur les biocarburants dont les filières « doivent se développer dans le respect de l’environnement ». Il a d’ailleurs demandé « le lancement immédiat de deux projets pilotes pour tirer parti de la totalité de la plante ».

Celui qui a longtemps été le champion de l’agriculture, s’est également prononcé pour le « développement de l’agriculture raisonnée et de l’agriculture biologique » pour mieux répondre aux attentes citoyennes.

Plus récemment, le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, a inauguré le stand de Passion Céréales au Mondial de l’automobile à Paris. L’occasion pour lui de rencontrer de nouveau les représentants des futurs producteurs de grains et de betteraves pour la filière bioéthanol. Il a d’ailleurs fait savoir que sa voiture roulait au B30, un nouveau carburant qui contient 30 % de biodiesel. Si une trentaine de véhicules du ministère roulent déjà avec ce carburant, deux nouveaux véhicules devraient les rejoindre et rouleront à l’E85 issu de la filière bioéthanol.

Enfin, Nelly Olin, qui pour le coup est bien à sa place en tant que ministre de l’Écologie et du Développement durable, a poussé un coup de gueule en annonçant, sur Europe 1 le mercredi 11 au matin, qu’elle ne se rendrait pas au Mondial de l’automobile. Pour elle, les constructeurs ne font pas assez d’efforts en matière de pollution.

Si toutes ces déclarations sont à saluer, elles arrrivent tout de même bien tardivement au ragard de certaines nations, qui n’ont pas attendu si longtemps pour s’intéresser aux débouchés économiques qu’a créés récemment la hausse du pétrole plus qu’une véritable volonté écologique. Ce que reconnaît bien le gouvernement et les promoteurs de la filière. Ces bonnes intentions ne doivent pas non plus nous faire oublier que d’autres dossiers fondamentalement liés à l’environnement et à la biodiversité, comme celui des organismes génétiquement modifiés, sont loin de susciter un tel engouement gouvernemental.

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