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« Le système actuel d’aides est un exemple de cote mal taillée » de la Pac de 1992

La Dépêche - Le Petit Meunier : Vous avez souligné, le 17 janvier, l’importance des aides du 1er pilier de la Pac pour la compétitivité des grandes cultures en France. Vous vous êtes aussi dit favorable à des aides contra-cycliques compensant les revenus agricoles en cas de retournement de cours à la baisse. Adhéreriez-vous finalement à la position défendue  par l’ancien directeur du Feoga, Michel Jacquot (cf. Michel Jacquot dénonce le caractère systématique des aides Grandes cultures) ?
Philippe Pinta :
Le système actuel, dont le caractère forfaitaire a été voulu par les instances européennes à la réforme de la Pac de 1992, est un parfait exemple de cote mal taillée. En cas de grave détérioration des prix, les aides sont insuffisantes et, dans la situation opposée, elles pourraient être moindres. L’illustrent bien, les deux situations inverses qu’a connu dans notre secteur le revenu moyen par exploitant, celle de 2012 et celle de 2009, où il n’a atteint que 9.600 € avant cotisations sociales spécifiques de l’exploitant. Les paiements contra-cycliques, ce sont des aides dont le montant varierait selon la conjoncture. Les évolutions de revenu extrêmes seraient alors écartées, dans un sens comme dans un autre. Mais ceci ne pourra être imaginé que dans une réforme ultérieure de la Pac. C’est très différent de la préconisation de l’ex-directeur du Feoga, qui ne tend à remettre en cause le système que lorsqu’il devient avantageux, point lorsqu’il s’avère insuffisant !

LD-LPM : Vous avez émis l’hypothèse de « demander de l’aide » à Stéphane Le Foll pour « booster » la participation au Fonds de modernisation Céréaliers-Éleveurs (FMCE). Est-ce un signe de crainte que la production ne réponde pas présente pour son financement ?
P. P. :
Les agriculteurs spécialisés en grandes cultures comprennent très bien l’intérêt de notre initiative de créer le FMCE, dont les fondements restent d’actualité. Mais comment ne resteraient-ils pas sur l’expectative lorsqu’est sans cesse annoncée une large redistribution des paiements de la Pac à leur détriment, lorsqu’également, ils sont menacés de nouvelles règles de politique environnementale plus dogmatiques et aberrantes que jamais ? Une autre approche de la part des Pouvoirs publics faciliterait à l’évidence les choses !

LD-LPM : Les producteurs ont manifesté à l’appel de la FNSEA contre les contraintes environnementales le 16 janvier. Vous défendez pourtant le produire plus et mieux…
P. P. :
Produire mieux, c’est-à-dire avec moins d’impact sur l’environnement, est parfaitement compatible avec plus de volumes et plus de qualité. Nous réussissons à le faire depuis des années et nous pourrons progresser dans ce sens, eu égard au rythme de l’innovation dans notre secteur. Le 16 janvier, les manifestations étaient dirigées contre des mesures régressives, qui nient tous les progrès des années passées, qui n’expriment que défiance vis-à-vis de nos capacités, qui méprisent les réalités du terrain et qui insultent l’avenir. Vous noterez d’ailleurs que ces mesures se sont attiré les foudres de tous les syndicats agricoles, même de ceux qui n’ont pas appelé à manifester.

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