Le marché optimiste pour les orges brassicoles
Réunis à Bagnolet pour la 19e journée Filière d’Arvalis, les professionnels de l’orge brassicole ont salué de nouvelles perspectives après une année noire.
Didier Lenoir, président de la commission Orge de l’AGPB, a ouvert la journée brassicole d’Arvalis le 13 avril en notant que la production d’orges 2016 ne dépassait pas 10 Mt, 25 % sous les 13 Mt de 2015, mais dans la moyenne quinquennale, des hausses de surface compensant un rendement en fort recul à 55 q/ha. Sur l’année atypique 2016, « la probabilité de revoir une si mauvaise récolte est de 3 à 4 % », a évalué Luc Pelce, agronome d’Arvalis.
Rémi Haquin, président du comité Céréales de FranceAgriMer, a rappelé que la France produit en moyenne 4 Mt d’orges brassicoles, dont un quart en variétés de printemps, avec des rendements de 65 q/ha. Cette capacité à produire des 6 rangs d’hiver est spécifique. 2 Mt d’orges de brasserie sont exportées. La France produit 1,5 Mt de malt, dont 80 % sont exportées, et 17 Mhl de bière, pour une consommation hexagonale de 20,6 Mhl (soit 30 l/hab/an).
Des prix sous pression du surplus exportable
Romain Chiron, directeur des Achats de matières premières de Malteurop, et Alexandre Marie, analyste Marché du grain de Vivescia, sont revenus sur le marché de la bière. La production mondiale connaît un plateau depuis 2010. La zone Asie a ainsi reculé de 2,9 % en 2016, à 670 Mhl. Mais cette année, 33,2 Mt d’orge de brasserie ont été produites à l’échelle mondiale, avec une récolte australienne d’exception (8,6 Mt). L’orge brassicole perdue en 2016/2017 côté Union européenne (-2,1 Mt) a été largement compensée sur l’Australie (+ 5,3 Mt). Cette orge australienne est proposée à 215 $/t rendu ports en Chine pour une bonne qualité moyenne (FAQ), soit un écart de -15 à -20 $/t par rapport à la française. Une interrogation porte d’autre part sur l’Argentine, où le blé reprend du terrain sur l’orge. Ajoutons qu’aux États-Unis, certains bassins sont menacés par des cultures plus lucratives. Une fenêtre pourrait s’ouvrir pour l’exportation vers le Mexique au départ de l’UE à 28. Bref, il y a des opportunités à saisir pour la filière orge française, si de bons rendements dégagent un surplus exportable. Mais comme l’origine européenne reste chère sur 2017/2018, ce sera au marché de donner le bon signal.