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Grippe mexicaine
Le marché intoxiqué par les médias

A peine évoquée, la crise dite « porcine » a ébranlé les marchés des matières premières agricoles, malgré l’absence d’élevage contaminé

PORCINE, MEXICAINE OU nouvelle, comme l’appelle à juste titre Bruxelles, l’épidémie de grippe révélée ce week-end a touché les marchés financiers et aussitôt les matières premières agricoles, à Chicago d’abord puis en Europe, via Euronext. Un emballement un peu rapide dans la mesure où la crise n’a de porcine que le nom. En effet, à ce jour, aucun élevage dans le monde n’a été recensé comme contaminé par le virus. D’ailleurs, le marché du porc français a bien résisté alors que le blé tendre perdait près de 5 euros la tonne entre vendredi et lundi soir sur le marché physique. Une évolution similaire était observée sur l’ensemble des productions de grandes cultures, qui ont toutes dégringolé sur fond de crainte d’effon­drement de la demande en porc et par voie de conséquence, d’aliment porc dans les usines de nutrition animale. Un mouvement hâtif et ne s’appuyant sur aucun élément réel ou concret…

Prix des matières premières en berne

Après la crise financière, les matières premières agricoles ont connu une des plus importantes baisses de la campagne, avec des pertes supérieures très importantes sur les marchés à terme des matières premières agricoles. Aux Etats-Unis, de vendredi à lundi, le marché de Chicago a affiché une chute généralisée. Il s’est ensuite rapidement ressaisi en blé et en maïs, qui se sont dégagés de l’influence du dossier de la grippe mexicaine. Le soja de son côté n’a cessé de clôturer en baisse jusqu’à mardi soir, pour finir sur une perte de plus de 5 % sur la semaine.

Ces mouvements se sont inscrits dans un contexte de crainte des marchés financiers, du marché pétrolier et des funds intervenant sur les matières premières agricoles. Ces derniers tablaient sur des prévisions de baisse de la demande en viande de porc des consommateurs et donc en alimentation animale destinée aux élevages de porc.

Du côté hexagonal, on a assisté à une forte baisse des cours du blé tendre sur Euronext comme sur le marché physique. Mais celle-ci ne serait pas uniquement le fait de la baisse observée sur le marché nord américain. Si l’on peut attribuer une part du retrait des prix à la panique suscitée par l’annonce de l’épidémie de « grippe porcine », d’autres facteurs sont évoqués par les courtiers, comme des mouvements techniques propices à une baisse sur le marché à terme européen en veille de week-end, ou encore l’amélioration climatique avec l’arrivée des pluies en France et aux Etats-Unis. Les opérateurs sur le marché français ont d’ailleurs pu observer une rupture avec « l’élément grippe », annonçant le retour éventuel des fondamentaux, à l’image du marché nord américain.

Finalement, le marché qui a le plus souffert de la médiatisation de la grippe mexicaine est celui du soja US. Il semblait toutefois repartir ce mercredi dans le sillage du pétrole.

Si le marché du porc français à Plérin n’a pas montré de signes de faiblesse particuliers, son homologue à Chicago a pâti des nombreuses interdictions d’importations de porcs US. A ce jour, la Chine, l’Ukraine, le Kazakstan, les Philippines, la Russie, la Thaïlande, les Emirats arabes unis et l’Equateur ont stoppé leurs achats de viande porcine nord américaine.

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