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Le marché des céréales se décide ailleurs, estiment les traders

L’UE n’est plus décisionnaire sur les prix des graines céréalières, ont regretté les opérateurs de marché présents au Paris Grain Day.

« La France et l’Europe sont devenues des variables d’ajustement sur le marché des grains », a pointé Stéphane Bernhard, chef de l’équipe trading d’InVivo, à la table ronde céréales de Paris Grain Day. « Elles ne marquent plus le prix avec un effet de levier. » « Désormais, le prix du blé mondial se fait dans les plaines du sud de la Russie, ou en Argentine », où la production sera en forte croissance les trois-quatre prochaines années, les exportateurs ne subissant plus de freins politiques, a-t-il noté. Selon lui, la demande mondiale en blé est faible, mais les flux mondiaux d’exportations de la céréale croissent. Un regain de la demande ne profiterait pas à l’UE, la part de marché de l’Ukraine ayant progressé de 6 à 24 % en dix ans (11 Mt exportées de juillet à décembre 2016 selon AgroGeneration Ukraine).

La parité euro/dollar joue à la marge

« Le rapport euro/dollar ne fait plus de différence pour l’agriculteur ukrainien, russe, argentin… qui regarde sa monnaie locale », note Stéphane Bernhard. « Le monde a besoin de son blé », analyse-t-il. Tandis que « vus de France, les prix restent les mêmes qu’en 2006, et il y a peu de marge pour les producteurs », a poursuivi le trader.
« Le marché du maïs, ce sont quatre producteurs et dix acheteurs mondiaux, résume-t-il. En blé, on compte 14 régions de production, et il faut 42 acheteurs pour comptabiliser 80 % de flux. En soja, un seul. »
Jean-Philippe Everling, ex-directeur du trading grains d’Axéréal, passé à Transgrain, a souligné que « les importateurs marocains avaient goûté au blé ukrainien, et risquaient d’y prendre goût. » Et de préciser : « les pays baltes développent leur production, et comme la qualité de la protéine ne joue pas, ils font du rendement ». « Le standard rendu Rouen est un problème, quand l’Ukraine propose plusieurs qualités selon les clients », a aussi mentionné Stéphane Bernhard.

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