Le jeune céréalier moins effrayé par l’inconnu
Les producteurs de moins de 40 ans sont plus attirés par les contrats d’achat par acompte que leurs aînés, qui préfèrent des prix fixés à l’avance, d’après une étude d’Ipsos.
Ipsos a publié le 28 août les résultats d’une enquête (réalisée entre le 12 juin et le 13 juillet auprès de 208 céréaliers français), destinée à identifier leurs principales craintes. Il en ressort que le prix de vente est le facteur de risque le plus redouté par les agriculteurs, lui attribuant une note d’importance de 8,5/10, devant les aléas climatiques (8,2/10), les problèmes de qualité des grains (6,3/10) et les facteurs liés à la production (gestion des intrants, itinéraire technique…, 5,3/10). Pour faire face aux risques de baisse de leurs revenus, 81 % des céréaliers interrogés utilisent des stratégies agronomiques (diversification variétale, de cultures, etc.), et 55 % développent des stratégies commerciales, c’est-à-dire l’utilisation de divers types de contrats de vente. Mais selon l’âge des sondés, ces stratégies de vente diffèrent. « Les plus jeunes sont davantage tournés vers les contrats d’acompte que les plus âgés [cf. graphe] », commente Laurent Depouilly, directeur général d’Ipsos Lyon et de la division Agriculture du groupe.
L’échantillon comprend une proportion à peu près égale de céréaliers de plus de 40 ans et de moins de 40 ans, précise Laurent Depouilly. De manière générale, « les jeunes agriculteurs affichent leur volonté d’ouvrir de nouvelles perspectives, alors que les plus âgés semblent se satisfaire du fonctionnement général de la commercialisation des récoltes : près d’un tiers des exploitants céréaliers de plus de 40 ans affirme ne pas avoir d’attente particulière pour améliorer la vente de ses céréales ». Dans le détail, « les moins de 40 ans sont plus attirés par la diversification des débouchés pour améliorer leurs revenus que chez les plus de 40 ans », constate l’expert. Ce dernier inclut dans le critère "diversification des débouchés" la vente directe. « 7 % des agriculteurs de moins de 40 ans énoncent cette solution, contre 0 % chez les plus de 40 ans », explique Laurent Depouilly. Les plus de 40 ans sont de leur côté plus tentés par les contrats pluriannuels (contrats à prix fixe sur plusieurs années). « 3 % d’entre eux ont cité cette solution, contre 0 % chez les moins de 40 ans. »
11 % des céréaliers ont recours à un courtier
Le sondage Ipsos rapporte que les céréaliers interrogés, tout âge confondu, souscrivent à plusieurs types de contrat en général. « En moyenne, on décompte 1,5 type de contrats de commercialisation par exploitation », souligne Laurent Depouilly. Autres statistiques intéressantes, seulement 11 % des céréaliers interrogés auraient recours à des courtiers en direct. Enfin, 83 % d’entre eux ont signé un contrat avec un OS en 2017.