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« Le Centre, la zone où le maïs a le plus souffert »
L’AGPM table pour le moment sur une récolte hexagonale proche des 12,5 Mt. La sécheresse a affecté non seulement la période de floraison-fécondation, mais aussi les semis.

Les analystes contactés sont à peu près tous d’accord au sujet de la région Centre concernant la culture de maïs : la situation y est plus compliquée qu’ailleurs. « Les départements de l’Indre, du Cher, de l’Eure-et-Loir, du Loiret… ont reçu moins de pluies que les autres régions de France cet été, alors que les plantes étaient en période de floraison-fécondation, stades très sensibles au sec », alerte Sabine Battegay, responsable Environnement et Production de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs).
Pierre Toussaint, directeur Marketing-Collecte-Qualité d’Axéréal, confirme dans l’ensemble les propos de l’AGPM. « Nous distinguons deux secteurs : le nord et le sud de la Loire. Le sud a été le moins arrosé cet été, et l’on y rencontre donc les situations les plus dégradées. » Ce dernier précise qu’environ 35-40 % des surfaces sont irriguées sur la zone d’influence de la coopérative. « Il est évident que cette année est moins bonne que la précédente. Nous tablons sur une collecte en repli de 30 % par rapport à notre objectif, qui est habituellement de 500 000 t environ annuellement. » Bien entendu, les parcelles irriguées s’en sortent mieux que celles en sec. Toutefois, des pertes de potentiel sont également rapportées dans les zones irriguées. « Les agriculteurs ont dû faire des choix entre arroser le maïs, l’orge de printemps, la pomme de terre, l’oignon… Certains ont ainsi choisi d’irriguer d’autres cultures que le maïs », détaille l’expert d’Axéréal. Des restrictions à l’irrigation ont également été mises en place, dans l’Indre et le Cher notamment, mais cela « n’a pas constitué le principal problème », indique-t-il. Sabine Battegay ajoute que l’irrigation a été particulièrement complexe à gérer cette année, du fait des fortes variations de températures : fraîches au printemps et très élevées en été, marqué par deux canicules (une en fin juin et une en fin juillet).
Rendements nationaux légèrement inférieurs à 90 q/ha ?
Au niveau national, Mathieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’AGPM, est en accord avec les informations de Coop de France parues dans notre édition du 3 septembre : « nous tablons sur une récolte 2019 proche de 12,5 Mt (12,8 Mt selon Agreste), avec des surfaces à 1,370 Mha ». Les rendements pourraient être légèrement inférieurs à 90 q/ha, d’après les experts de l’AGPM. « Le sec a également affecté les conditions d’implantation au printemps. Des dégâts de ravageurs ont, par ailleurs, été signalés : corvidés, taupins, fonte et mouche de semis… », ajoute Sabine Battegay. Cette dernière estime toutefois que les progrès de la génétique et des pratiques culturales ont permis de limiter la casse. « En 2003, la canicule avait fait des ravages. Mais cette année, avec des épisodes caniculaires similaires, on s’en est plutôt bien sorti. » Concernant la proportion de surface passant du maïs grains au maïs ensilage, aucun chiffre fiable n’a filtré. « On ne sera peut-être pas au niveau de l’an dernier. Le chiffre peut osciller entre 50 000 ha et 100 000 ha », explique Matthieu Çaldumbide.