L’AMF et Fam précisent leur convention sur l’observation des marchés
L’Autorité des marchés financiers (AMF) veut optimiser la détection des abus, notamment les manipulations de marché dites “croisées”, grâce aux données échangées avec FranceAgriMer (Fam).
L’Autorité des marchés financiers (AMF) veut optimiser la détection des abus, notamment les manipulations de marché dites “croisées”, grâce aux données échangées avec FranceAgriMer (Fam).
« Cette convention sur l’observation des marchés (signée le 4 janvier dernier) a été bien accueillie par la filière céréalière », s’est réjoui Antonio Ocaña Alvarez, chargé de mission à l’Autorité des marchés financiers (AMF), lors de la conférence de presse suivant le conseil spécialisé Céréales à Paris le 10 janvier. « Le règlement européen Abus de marché (Mar) est étendu aux manipulations de marchés croisées. […] L’échange de données économiques avec FranceAgriMer (Fam) sur le sous-jacent des contrats dérivés [par exemple, le contrat à terme blé tendre d’Euronext] nous permettra de mieux évaluer l’activité sur le marché physique et sa relation avec le marché à terme », détaille Alexis Poullain, lui aussi chargé de mission à l’AMF. Basiquement, les manipulations de marchés croisées correspondent à des actions entreprises par les opérateurs engendrant des variations anormales des prix sur le marché à terme, impactant par ricochet le marché physique, ou inversement.
Des réunions trimestrielles entre l’AMF et Fam sont prévues. Il faudra ajouter à cela des participations du personnel de l’AMF aux conseils spécialisés Céréales, dont la fréquence est aléatoire. Fam recevra en échange des analyses de l’AMF sur le fonctionnement des contrats à terme et leur relation avec le marché physique, « qui nous permettront de mieux comprendre le fonctionnement des marchés papiers », déclare Ludovic Pâris, délégué de Fam pour la filière céréalière.
L’AMF pourra faire des recommandations à Euronext
Si les marchés physiques et à terme se trouvaient décorrélés, l’AMF pourra suggérer des modifications des contrats Euronext. « La pertinence des sous-jacents est une question importante. En 2016, les problèmes de Hagberg avaient mis en lumière certains manquements du contrat blé tendre Euronext », souligne Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé pour la filière céréalière chez Fam.