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Grenelle de l’Environnement
L’Alliance pour la planète menace de claquer la porte

Les organisations écologistes dénoncent le flou entourant la méthode de travail des groupes préparatoires du Grenelle de l’environnement

COUAC. « On a failli claquer la porte du groupe de travail n°5 aujourd’hui, et la réunion OGM d’hier(le 10 septembre) fut difficile ». Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France et porte-parole de l’Allliance pour la planète n’a pas caché son exaspération lors d’une conférence de presse au Museum national d’histoire naturelle. Les associations membres du collectif écologistes menacent de quitter le Grenelle de l’Environnement si une clarification n’est pas rapidement apportée par le ministère de l’écologie sur les méthodes de travail des groupes préparatoires. Les organisations écologistes veulent que les recommandations qui sortiront des groupes de travail, fin septembre, fassent l’objet d’une négociation et soient validées par les participants. Une garantie qu’ils n’ont pas aujourd’hui.

« Entre les OGM et l’agriculture biologique, il faut choisir »

« Il n’est pas question que les présidents (des groupes), dans leur grande sagesse, fassent un paquet (de recommandations) et que Borloo fasse ensuite le sien. Il doit s’agir d’une négociation, (…) sinon nous sortirons de ce Grenelle », a expliqué Daniel Richard, président de WWF France. « Si le gouvernement n’adopte pas des mesures drastiques qui permettront une vraie transformation de la société, ce Grenelle sera un échec »a-t-il ajouté. « On n’attend pas du Grenelle une amélioration du statu quo ou un compromis avec le Medef », ajoute Yannick Jadot. « Le débat va forcément être conflictuel. Entre les OGM et l’agriculture biologique, il faut choisir. Entre une eau potable et des pesticides, il faut choisir », affirme le représentant de Greenpeace. Et les prestations des ministres de l’Agriculture et de l’écologie n’ont pour l’heure pas séduit les organisations écologistes. « Concernant Barnier, on est sérieusement déçu. Sa conversion à l’agriculture productiviste a été assez rapide », ironise Yannick Jadot. « Ni Borloo, ni Barnier ne vont dans le bon sens. On attend le passage à l’acte. Borloo s’exprime tous les deux jours, mais on ne sait pas si il sait encore où il en est » ajoute-t-il.

Les autres propositions de l’Alliance pour la planète

Au-delà de ce coup de gueule, la conférence de presse organisée le 11 septembre a été l’occasion pour l’Alliance de présenter l’ensemble de ses propositions pour le Grenelle. En voici la liste, en matière agricole et forestière :

– Réduire le recours aux pesticides de 25 % d’ici 2012 et de 50 % en 2017 ;

– Taxer les herbicides et fongicides à hauteur de 15 %, et 20 % pour les insecticides, dès 2008.

Passer ces niveaux à 35 % en 2013 pour les herbicides et fongicides, et à 60 % pour les insecticides ;

– Elargir au minimum les bandes enherbées à 10 mètres ;

– Atteindre 30 % de la SAU en production biologique en 2020 ;

– Mettre en place un moratoire sur les essais et cultures OGM et faire reconnaître un droit à produire et consommer sans OGM ;

– Etablir une politique d’agrocarburants “responsable” : utilisation de l’huile végétale pure, basculer les subventions “injustifiées” accordées aux agrocarburants de 1 ère génération sur la recherche des agrocarburants de 2 e génération ; élaborer et rendre obligatoire un cahier des charges strict fondé sur les critères du développement durable ;

– Assurer 90 % des besoins en bois en France par du bois issu de filières locales durables, et 10 % de bois exotique issus de filières certifiées FSC.

« L’Alliance », un collectif de 80 associations ou organisations

Créée en mars 2006, l’Alliance pour la planète rassemble environ 80 associations : des organisations internationales, des collectifs, des ONG et de nombreuses associations locales et régionales.

En font notamment partie, Greenpeace, le WWF, les Amis de la terre, la CFDT, Goodplanet, le Cniid, le Crii-Gen, Ecologie sans frontières, Agrisud international, le Réseau action climat France, le MDRGF… France nature environnement (FNE) et la Fondation Nicolas Hulot n’en font pas partie, sans qu’il y ait pourtant de désaccord sur le fond, assure Daniel Richard, le président de WWF France. « Nos positions sont très proches, à 99 %. Il existe parfois des divergences sur la manière d’atteindre les objectifs », ajoute-t-il.

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