Brexit
L’agroalimentaire demande de tout faire pour éviter un « no deal »
La décision de la Chambre des communes britannique de rejeter le plan de retrait du Brexit proposé par la Première ministre Theresa May augmente les chances d’un « no deal » dans le cadre des négociations UE/Royaume-Uni (RU) sur le Brexit. FoodDrinkEurope (industrie agroalimentaire de l’UE), Celcaa (commerce agricole et agroalimentaire de l’UE) et le Copa-Cogeca (syndicat des agriculteurs de l’UE) demandent d’éviter à tout prix le pire des scénarios. Ensemble, ils plaident pour une période de transition en vue de permettre aux entreprises agroalimentaires de s’adapter aux futures relations commerciales avec le RU, en cas de sortie de l’UE de ce dernier sans qu’aucun accord n’ait été conclu. Les porte-voix de la chaîne agroalimentaire de l’UE soulignent l’importance du commerce agroalimentaire entre l’UE et le RU en rappelant qu’en 2017 les exportations agroalimentaires de l’UE à 27 outre Manche se sont élevées à 41 Mde tandis que les exportations du RU vers l’UE ont atteint 17 Mde. Un commerce qui engendre quelque 44 millions d’emplois dans l’UE à 28. Selon les trois organisations, un « no deal » ne ferait que compliquer la situation avec l’imposition inévitable de droits de douane, la mise en place de contrôles sanitaires et phytosanitaires, d’inspections renforcées ainsi qu’un arsenal de formalités et de réglementations qui limiteront les échanges des produits alimentaires entre le RU et le continent. Sans compter les retards accrus aux frontières et l’augmentation des coûts pour les parties. Les opérateurs agroalimentaires de l’UE estiment essentiel qu’au cours de la période de transition, le RU continue à se conformer aux règles et législations de l’UE et à honorer ses engagements existants.
Deux cas de figures possibles
Le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté par référendum pour une sortie du RU de l’UE. Le 25 novembre 2018, l’UE et le RU sont parvenus à un accord sur l’intégralité des modalités de retrait du RU, lequel doit désormais être ratifié par les deux parlements, britannique et européen. Deux cas de figure sont possibles : si la ratification a lieu avant le 30 mars 2019, le droit de l’UE cessera de s’appliquer au RU après une période de transition de vingt-et-un mois, c’est-à-dire à partir du 1er janvier 2021. En revanche, en l’absence de ratification avant le 30 mars 2019 (scénario du « no deal »), il n’y aura pas de période de transition et le droit de l’UE cessera de s’appliquer au Royaume-Uni à partir du 30 mars 2019.