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L’agriculture française selon le PS

Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, revient sur les actions passées de la gauche et sur l’avenir à l’horizon 2007

AVEC LE COLLOQUE national consacré à l’agriculture à la mi-mai, le Parti socialiste se rapproche d’un électorat jusqu’ici laissé aux partis de droite. Interrogé par Agra Presse dans son édition du 5 juin, François Hollande fustige Jacques Chirac et présente la vision socialiste de l’agriculture française.

« La gauche ne vend pas suffisamment ses propres actions »

« L’Agriculture doit être un secteur productif mais aussi une activité qui soit sûre de ses débouchés, respectueuse de l’environnement et utilise pleinement ses territoires », assure François Hollande. Longtemps considéré comme le « champion » du monde rural, le président de la République n’est pas épargné par le numéro un du PS : « Jacques Chirac est l’homme qui aura accepté le plafonnement du budget, la réduction du budget agricole. (…) Il aura été le Président ayant laissé décliner les politiques rurales, de service public et même les politiques de solidarité à l’égard des agriculteurs. Et ce ne sont pas des poignées de main au Salon de l’agriculture pendant douze ans qui pourront faire oublier ce bilan. » Et de rappeler ce qu’a apporté la gauche, convenant qu’elle « ne vend pas suffisamment ses propres actions ». « C’est elle qui fait comprendre aux agriculteurs la nécessité d’un meilleur respect de l’environnement avec le CTE. C’est elle qui a fait sortir le concept de multifonctionnalité, (…) qui a su mettre en œuvre la maîtrise de la production, (…) qui a mis en garde la profession quant au recours excessif à l’intensification, en proposant un modèle plutôt fondé sur la qualité. »

Quid d’une politique agricole de gauche ?

Une politique de gauche en agriculture, c’est « une politique qui fait de l’alimentation de qualité son principe fondateur. Ne pas produire, dans n’importe quelles conditions, n’importe quel produit ». Le Parti socialiste reste attaché à la Politique agricole commune dont il souhaite la continuité, même au-delà de 2013. Le PS plaide également pour une « organisation de l’agriculture sur le plan mondial qui permette de nourrir la population ». « Nous devons favoriser l’émergence d’autres agricultures et donc remettre en cause nos subventions à l’export », estime François Hollande, tout en rappelant l’importance « de règles communes appliquées par tous au sein de l’OMC ». Concernant les aides, le PS les entend « régionalisées, redistribuées et modulées ». « Elles doivent être conditionnées, notamment à des règles de qualité et de protection de l’environnement, mais elles doivent aussi être modulées et plafonnées. » Ce qui pourrait se traduire par une « régionalisation des aides et l’utilisation des marges de modulation autorisées, possibles en fonction des objectifs de redistribution que l’on se fixe », explique François Hollande.

Interrogé sur les biocarburants, ce dernier a déclaré qu’ils sont « un élément de la réponse à l’après pétrole mais celle-ci doit s’inscrire dans une politique de développement global et d’aménagement du territoire qui constitue pour l’agriculture un moyen d’être plus autonome au niveau énergétique ». Concernant les OGM, la position des socialistes est claire : « Ces productions n’ont pas leur place dans notre pays, mais la recherche peut être poursuivie. (…) Nous sommes hostiles à la production en plein champ. » Sur les syndicats, François Hollande est pour une meilleure représentation des minoritaires. Le pluralisme doit être effectif, même au sein des interprofessions. « Plus il sera reconnu, plus la dimension majoritaire sera respectée »,affirme-t-il. Enfin, si le PS arrivait au pouvoir en 2007, François Hollande promet d’ouvrir une « grande conférence agricole et rurale, élargie aux distributeurs, coopérateurs, mutualistes, à l’industrie agroalimentaire, de manière à ce que nous puissions engager ensemble, pour les cinq ans qui viennent, des actions qui seront de notre responsabilité. J’y associerai aussi les régions. »

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