Récolte française 2018
L’AGPB mise sur la qualité du blé pour gagner des marchés à l’export
La production céréalière hexagonale 2018 ne restera pas dans les annales, quelle que soit la production. La moisson de blé dur est la plus décevante.

« On visait 40 millions de tonnes comme en 2015, […], 2018 sera un petit cru », a regretté Philippe Pinta, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), qui tenait son point récolte à Paris le 26 juillet. La production de blé tendre, estimée à 35 Mt environ par le syndicat céréalier, présente toutefois une bonne qualité globalement « qui devrait permettre d’accéder relativement facilement aux marchés intérieurs et internationaux », a souligné le président de l’AGPB. En orges et en blé dur, qualité et rendements seraient en retrait.
Contexte porteur pour « regagner des parts de marché dans l’UE »
Selon l’enquête présentée par l’institut Arvalis, la récolte de blé tendre hexagonale tournerait autour de 35 Mt, affichant « un rendement moyen de 70-73 q/ha sauf dans le Sud très affecté, un taux de protéines bon à très bon entre 11,5 et 12 % et des poids spécifiques bons dans l’ensemble supérieurs à 77 kg/hl ». Une qualité qui conduit l’AGPB à considérer que « la France pourrait continuer à regagner des parts de marché sur ses clients historiques, notamment auprès des pays de l’UE » à condition « d’intervenir dès le début de campagne sur les marchés ». « Le blé se vend avant la moisson et pas seulement après », a précisé Philippe Pinta. Et malgré la faiblesse attendue des volumes cette année, le marché pourra compter sur un stock de report de 3 Mt environ. L’AGPB note que le contexte, baisse des volumes en Europe et en Russie, pourrait bénéficier à la France.
En orge, si les rendements ont pu décevoir, la qualité est suffisante. La récolte de production d’hiver, qui vient de s’achever, devrait se situer autour de 9-10 Mt selon Arvalis avec un rendement moyen de 67 q/ha, un taux de protéines dans la fourchette brassicole entre 10 et 11 %, un PS moyen à faible autour de 65 kg/hl et un calibrage bon à très bon globalement. Les variétés de printemps, actuellement moissonnées, afficheraient, elles, des rendements bons à très bons, des taux de protéines entre 9,5 et 10,8 % et des calibrages bons à très bons.
Avec une situation très contrastée, les rendements allant de plus de 70 q/ha dans le Centre à moins de 40 q/ha dans le sud du pays, la plus grosse déception concerne le blé dur. La récolte chuterait de 20 % dans le sud de la France, notamment dans le Sud-Ouest où les taux de mitadinage et de moucheture sont élevés.