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Récoltes de céréales
L’AGPB considère avec satisfaction les moissons 2019

Malgré une bonne récolte céréalière, le syndicat de producteurs agricole s’inquiète de la faiblesse actuelle des prix, pesant sur les revenus.

C’est avec « un grand sourire » qu’Éric Thirouin, président de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé et autres céréales), a accueilli, le 20 août à Paris, les journalistes conviés à la conférence du syndicat, traitant du bilan des moissons de céréales pour la campagne 2019/2020. La raison : la bonne récolte hexagonale de blé tendre, estimée à 38,2 Mt par Agreste début août, en nette hausse par rapport à l’an dernier. « La réalité se situe sans doute au-dessus de ce chiffre », ajoute le dirigeant. Ce qui renforce les intuitions du marché, à savoir un volume 2019 proche des 40 Mt. L’AGPB confirme également la bonne qualité d’ensemble des lots. « Les blés sont lourds et bien secs, les taux de protéines sont satisfaisants pour nos clients en France, de l’UE et sur les pays tiers », s’exprime Philippe Heusele, secrétaire général de l’AGPB.

Ce dernier juge les qualités et quantités en orges « bonnes », malgré des taux de protéines « en variété de printemps un peu bas. […] Cette année, nous sommes plus proches de 9,5 % en moyenne que de 11,5 % ». Rappelons que certains opérateurs privés ont rapporté des taux chutant jusqu’à 7 %. Pour le moment, aucun chiffre sur les proportions d’orges de qualités fourragère et brassicole n’a été communiqué. « Il est aujourd’hui difficile de savoir si une orge va vraiment rentrer en qualité brassicole. Il faut donc encore attendre quelques semaines », souligne le secrétaire général de l’AGPB. En blé dur, malgré un repli des surfaces entre 2018 et 2019, « les qualités sont excellentes ».

Les acheteurs internationaux patientent

Reste désormais à vendre les marchandises, notamment à l’étranger. En blé tendre, « les agriculteurs sont vendeurs, mais les acheteurs internationaux ne se pressent pas, aidés par les bas prix. Nous avons pu placer des volumes sur l’Algérie, mais la campagne à l’export est, pour le moment, assez calme », explique Philippe Heusele. La concurrence de la Russie et de l’Ukraine s’annonce rude, mais celle de la Roumanie et de la Bulgarie aussi, sur le plus long terme. « Ces pays investissent dans leur agriculture, grâce à des coûts de production plus faibles, et bénéficient des mêmes aides Pac que les Français », alerte le secrétaire général de l’AGPB. Le syndicat en profite pour dénoncer l’attitude du gouvernement français, qui se montre bien moins généreux, par exemple, que son homologue allemand, concernant l’attribution des aides Pac aux céréaliers. « En France, ils bénéficient d’un soutien de 220 €/ha. En Allemagne, c’est 320 €/ha ! », argue Éric Thirouin, ce qui donne un avantage compétitif aux Allemands. Concernant les orges de brasserie, le contexte n’est pas non plus des plus simples. « Les origines d’Europe de l’Est sont plus protéinées que l’origine française », indique Philippe Heusele, et l’Europe du Nord dispose de volumes importants. Toutefois, la demande chinoise est présente, laissant espérer au secrétaire général de l’AGPB que l’orge française trouvera preneur.

Si la moisson fait sourire Éric Thirouin, ce n’est pas le cas des revenus des céréaliers. « On a une hausse des rendements de 12 % en blé tendre mais une baisse des prix de 20 % entre 2018 et 2019. » L’AGPB table pour le moment sur un revenu 2019 des producteurs français de 17 500 €, contre 15 700 € en 2018. Prudence : ce chiffre a été calculé à partir de prix datant de début août, et donc à partir d’une hypothèse de prix plus élevés. Les prix ayant encore baissé depuis, le scénario de l’AGPB est donc optimiste. Bien entendu, la situation pourrait s’améliorer si les cours remontaient. Mais, pour l’heure, le sentiment de crainte prédomine au sein de l’association.

 

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