Banque mondiale / FAO
L’Afrique doit tripler sa production alimentaire en quarante ans malgré le changement climatique

L’AFRIQUE doit tripler sa production alimentaire dans les quarante prochaines années pour nourrir sa population en hausse rapide, estime la Banque mondiale, alors même que, comme le redoute la FAO, les récoltes risquent d’être affectées par le changement climatique.
Doublement de la population locale
Tripler les récoltes africaines en quarante ans est « un défi extraordinaire, rendu encore plus difficile par le fait qu’il faut augmenter la production dans un environnement de plus en plus hostile à cause du changement climatique », selon l’envoyé spécial de la Banque mondiale chargé du changement climatique, Andrew Steer.
Alors que la population du continent devrait doubler sur la période, ajoute-t-il, « on estime que, en l’absence de mesures fortes, les récoltes vont diminuer d’environ 28 % en Afrique dans les six à huit prochaines décennies, et ce même si l’on parvient à limiter le réchauffement de la température à environ deux degrés, ce que beaucoup d’experts jugent presque impossible ».
La FAO rappelle, de son côté, que l’agriculture est incontournable dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne, employant environ 60 % de la population et générant 30 % du PIB. Mais elle rejoint la Banque mondiale pour dire que « le changement climatique pourrait réduire de façon substantielle les récoltes d’ici 2050 ».
« Quelque 650 millions de personnes dépendent de productions agricoles liées à la pluviométrie et poussant dans des environnements fragiles, exposés à la rareté de l’eau et à la dégradation de l’environnement », précise la FAO.
La conférence de l’Organisation des Nations unies sur le changement climatique doit se tenir du 28 novembre au 9 décembre à Durban (est de l’Afrique du Sud).