L'Afrique de l'Est et l'Arabie saoudite en ligne de mire
L'Arabie saoudite et l'Afrique de l'Est, correspondant grosso modo à l'ancien empire colonial britannique, sont des marchés à fort potentiel. La France a une carte à jouer, mais la qualité et le prix doivent suivre.
« Avec des blés à 11,5 % de protéines minimum et un taux d'humidité à 13 %, on peut aller presque partout », sous réserve que le prix soit attractif, estime Yann Lebeau, chef de mission Maghreb-Afrique de France Export Céréales. Des opportunités existent, selon ses experts, dans des régions encore peu fréquentées par le made in France, notamment en Afrique de l'Est et en Arabie saoudite.
Demande émergente pour des blés à 11 % en Arabie saoudite
Le marché saoudien est certes totalement public, depuis l'achat du blé jusqu'à la vente de la farine pour le pain, mais exigeant. « Le cahier des charges saoudien veut des marchandises à 270 de Hagberg, avec des réfactions jusqu'à 250 », explique Roland Guiragossian, responsable du bureau du Caire. Par ailleurs, les consommateurs locaux se positionnent davantage sur « des blés américains de qualité hard à 12,5 % de protéines minimum. Mais un marché de qualité soft, à 11 % de protéines, émerge », précise-t-il. La France a donc une carte à jouer. De plus, « cette année est la dernière de la production locale, le pays souhaitant préserver ses ressources en eau », prévient Roland Guiragossian. Mais il faut d'abord réaliser un travail de longue haleine pour promouvoir l'origine hexagonale, « en rencontrant les opérateurs locaux, privilégiant le contact personnel ».
Les meuniers africains pénalisés par l'encadrement des prix
En Afrique de l'Est, la consommation de blé et de pain est en pleine croissance. « L'industrie se développe. Des moulins émergent un peu partout. Il y a donc de vraies possibilités pour les blés français », précise Yann Lebeau. Et ce, bien que les acheteurs aient l'habitude de travailler avec des produits à 1212,5 % de protéines. Il s'agit de convaincre les consommateurs locaux sur les autres atouts français : stabilité des volumes, qualité des protéines, etc. Si le marché du grain n'est pas régulé, il en est autrement pour le pain. « Il existe un encadrement des prix de vente du pain et de la farine. Les industriels servent ainsi de tampon », explique l'expert. Attention donc à ne pas vendre trop cher le blé.
La suite de la campagne se présente plutôt bien dans les pays où l'intervention publique est forte (Algérie, Tunisie, Égypte). Le bon travail de segmentation de l'offre des OS porte ses fruits, et la compétitivité des prix français rend pour le moment les experts de France Export Céréales optimistes. Mais, les problèmes d'Hagberg ont fait fuir les acheteurs privés marocains. Il sera donc difficile de s'y positionner, bien que « le Maroc doit préparer ses stocks d'intercampagne et nous pensons que l'origine française sera présente d'ici mai 2015 », tempère Yann Lebeau de France Export Céréales.