Aller au contenu principal

Biotechnologies
L’AFBV propose d’améliorer les tests, Séralini de sortir des débats stériles

Arguments contre arguments. Taille des échantillons, choix de la souche de rat, manque de transparence de l’étude... Autant d’arguments que l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) a développés en marge d’un colloque sur les biotechnologies qui s’est tenu le 4 octobre dernier pour dénoncer les conclusions de la récente étude de Gilles-Eric Séralini sur les effets du maïs NK 603 sur les rats. Pour autant, l’AFBV a admis que les tests toxicologiques peuvent être améliorés. De son côté, le professeur Séralini a répondu à ces attaques dans la presse et a été entendu par les commissions du Développement durable et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Il a appelé à « sortir des débats stériles ».

Les conditions de l’étude de Séralini sont insuffisantes selon l’AFBV
    Point par point, l’AFBV a démonté l’étude de Gilles-Eric Séralini, selon laquelle une alimentation à base de maïs NK 603 serait dangereuse pour les rats. La taille de l’échantillon (20 rats dans l’étude incriminée) ne permettrait « aucune conclusion statistique valable » selon l’AFBV. De plus, les souches de rats utilisées par l’équipe de Séralini, en l’occurrence des Sprague Dowley, « développent naturellement des tumeurs en vieillissant », a expliqué le professeur en génétique Marc Fellous, qui préside l’AFBV. « On n’a pas besoin d’utiliser des OGM pour montrer que cette souche de rats a une mortalité forte avec l’âge. On le sait », a-t-il assuré. Autrement dit, la souche de rats choisie pour mener l’expérience sur deux ans ne serait pas la plus pertinente.
    Malgré ces critiques, l’AFBV émet toutefois une proposition. « Si nous pensons que la procédure d’évaluation des OGM est tout à fait correcte, nous pensons que les tests toxicologiques peuvent être améliorés », sans autres précisions pour le moment.

L’auteur répond point par point à ses détracteurs
    Dans une interview réalisée par Hervé Kempf et Eduardo Febbro, Gilles-éric Séralini a expliqué ce choix par le simple fait que ce sont ces rats, en particulier, qui « ont servi pour homologuer tous les OGM ». La taille des échantillons serait quant à elle supérieure à la majorité de ceux pratiqués par les semenciers. « 98 % des études toxicologiques de recherche portent sur trois à quatre rats par groupe. Et les études réglementaires sur les OGM, qui ne durent que trois mois, comprennent dix rats par groupe », argue le scientifique. L’OCDE recommande d’ailleurs des groupes de 10 rats pour ce type d’étude, selon le professeur. Il reconnaît, concernant la durée des tests, que des tumeurs se développent en fin d’expérience mais que l’important, « c’est le différentiel par rapport au groupe contrôle ».
    Par ailleurs, l’AFBV a souvent assuré que « plusieurs études toxicologiques sur les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux avaient déjà été menées et n’ont jamais révélé d’effets toxiques ». En l’occurrence, seule une étude japonaise sur deux années a été mise en avant par l’AFBV lors de son point presse. Mais cette étude portait sur le glyphosate, principe actif du Round up, et non sur un maïs OGM.
    Interrogé par les commissions du Développement durable et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, Gilles-éric Séralini a appelé les députés à instituer les conditions d’une « expertise contradictoire » pour clore quinze ans de « débats stériles » sur les OGM. Il a également demandé la levée du « secret illégal » sur les dossiers d’autorisations des variétés transgéniques.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Philippe Heusele, secrétaire général et Éric Thirouin, président de l'AGPB, lors de la conférence de presse de rentrée le 16 septembre 2025
Prix du blé : les producteurs demandent une revalorisation des prix d’intervention

Lors de la conférence de presse de rentrée de l’AGPB le 16 septembre, les représentants de la profession ont fait part de leur…

Portrait d'Olivier Duvernoy, président de l’Aemic.
« L’Aemic, le réseau des filières céréalières, est aujourd’hui la plateforme de tous les professionnels du secteur des grains »

Olivier Duvernoy, président de l’Aemic, revient sur les évolutions que l’ancienne association des élèves de l’école de…

Champ de maïs, Vexin, septembre 2025
Céréales et oléoprotéagineux bio : regain d’activité pour la rentrée

En ce début septembre, l’activité du marché des grains bio reprend de la vigueur. 

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne