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Industries agroalimentaires
L’activité stagne sur l’année

Le développement des biocarburants en France et en Europe participe au maintien de l’activité générale du secteur pour l’année 2006

COMME EN 2005, l’activité des industries agroalimentaires (hors tabac) stagne globalement en 2006 (+0,1 % en glissement annuel après –0,1 % en 2005). En comparaison, la situation est un peu plus favorable dans le reste de l’industrie manufacturière avec une progression de 0,6 % (après une hausse de 0,4 % en 2005). La France ne semble donc pas avoir profité du rebond de croissance de la zone euro. Le maintien de l’activité provient surtout de la nette reprise du secteur des boissons, au deuxième semestre et de la très bonne orientation du secteur des corps gras (+18 % en 2006 après +7,4 % en 2005). Le secteur brassicole ne profite pas du dynamisme du domaine des boissons (+2,5 % pour l’ensemble du secteur) : les activités du malt et de la bière se replient.

L’activité du secteur des corps gras progresse fortement en 2006. En hausse de 7,4 % en 2005, la production augmente de près de 18 %. La croissance est plus faible pour les huiles brutes et tourteaux (+2 %), en raison de la baisse des récoltes de colza et de tournesol lors de la campagne 2006/2007. En revanche, elle s’accroît de 28 % pour les huiles raffinées, grâce à l’essor des biocarburants. et notamment au fort développement du biodiesel en France et en Europe. Les exportations globales gagnent 19 %, dont +28 % pour les huiles raffinées (Italie, Belgique notamment). Dans ce contexte de forte demande, la hausse des prix atteint 5,4 % et le chiffre d’affaires global est en hausse de 10 %.

Le travail des grains soutenu par l’export

La production s’améliore également pour le travail des grains (+2,2 %), tirée par une bonne demande étrangère, notamment pour les produits amylacés (+13 %). L’activité globale progresse plus qu’en 2005 (+2,2 % après +0,5 %). Si elle se redresse pour la meunerie de 1,3 %, elle augmente plus fortement pour les produits amylacés (+3 %). Elle ralentit en revanche pour les céréales autrement transformées (+0,4 %). En repli de 0,9 % en 2005, la demande extérieure marque une nette amélioration (+9,7 %), tant pour le travail des grains (+3,5 %) que pour les produits amylacés (+13 %). Après une baisse de 4 % en 2005, les prix sur ce secteur repartent à la hausse, en raison de la tension des cours des céréales sur la campagne 2006/2007. Le chiffre d’affaires global se redresse dès lors nettement en 2006 (+4,4 %) après une baisse de 1,6 % en 2005.

L’activité continue de se replier en 2006 en alimentation animale

La production d’aliments pour animaux continue de se réduire, en raison de la baisse de la production dans les secteurs volaille et porcin. La perte de vitesse s’accentue pour le premier (–5,4 %) et atteint 2,7 % pour le second. En revanche, la hausse s’amplifie pour les aliments pour bovins (+6,6 %) et pour ceux d’animaux de compagnie (+2,9 %). Les exportations progressent toujours à un rythme soutenu pour les aliments pour animaux de compagnie (+9 %). La hausse des prix des aliments (+3,7 %) reflète celle des cours des céréales au cours de la campagne 2006/2007 et contribue à l’accroissement du chiffre d’affaires du secteur (+2,1 % après une baisse de 4,2 % en 2005).

Le recul d’activité s’accentue pour les viandes (– 1,7 % après –0,7 % en 2005), notamment de volailles (–8 %), en raison de la crise de la grippe aviaire. Comme en 2005, le secteur laitier est stable (+0,2 %). La baisse de la collecte laitière entraîne celle des fabrications de produits industriels (beurre et poudres de lait). Les “autres produits alimentaires” diminuent de 1,5 %, pénalisés par la chute de la production de sucre sur la campagne 2006/2007 engendrée par la mise en place de la réforme de l’OCM en juillet 2006.

Nette amélioration de l’excédent commercial après deux années de baisse

L’excédent commercial dégagé par les échanges de produits agroalimentaires (vins inclus, tabac exclu) s’améliore de 941 M€ en 2006 par rapport à 2005, après deux années de repli et son montant atteint 8 Md€. Toutefois, en reprise en glissement annuel depuis la fin de l’année 2005, l’excédent commercial se replie légèrement au quatrième trimestre 2006. Il se chiffre à 2,4 Md€ et diminue de 75 M€ comparé au quatrième trimestre 2005.

Les exportations augmentent de 7 % en glissement annuel en 2006 après une progression de 2,1 % en 2005 et leur montant atteint 31,6 Md€. Comparés à 2005, tous les secteurs connaissent de meilleurs résultats. Les corps gras progressent toujours fortement (+ 19 %), tirés par la demande européenne d’huiles raffinées pour biocarburants.

Les exportations augmentent de près de 10 % pour le travail des grains, avec une nette reprise pour les produits amylacés (+13 %). Elles s’accroissent de 8 % pour l’ensemble “autres produits alimentaires”, malgré la forte baisse des exportations de sucre au quatrième trimestre 2006. En dépit de l’effondrement des ventes de viandes de volaille (– 15 %), dû à la crise aviaire, les exportations globales de viandes et préparations progressent de 1,3 %. Celles du secteur laitier, en progression de 1,8 % sont pénalisées par le recul des exportations de beurre et de poudres de lait.

La hausse des importations s’amplifie également en 2006 (+ 5,9 % après + 3,4 % en 2005). Elle reste cependant moins soutenue que celle des exportations qui se chiffrent à 23,5 Md€. à 4,1 %, la croissance du chiffre d’affaires est plus marquée qu’en 2005 (+1,5 %) et que dans le reste de l’industrie manufacturière en raison de la tension des prix. Tous les secteurs participent à cette amélioration.

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