Production
La sécheresse s’invite en Inde
« Quel est l’intérêt de semer si l’on sait qu’il n’y aura pas d’eau pour irriguer les récoltes ? » s’interroge un paysan indien au micro de l’AFP. Une déclaration qui illustre le risque actuel de net retrait de la production agricole en Inde dû au déficit hydrique qui touche le pays depuis le début de la période de mousson. Selon le département météorologique du pays, la région de l’Haryana, réputée comme étant le grenier de l’Inde (60 % des volumes de blé, de riz, de maïs et de légumineuses), observe un recul des pluies de 65 % par rapport à la moyenne habituelle. Selon les données de l’université agricole de la région de l’Haryana, plus de 30 % des terres arables de la région n’ont pas d’accès direct à l’irrigation. D’où le choix de ne pas semer pour certains. « Je ne peux pas me permettre de perdre mes semences ni mes graines », explique un producteur de la région. L’ouest et le sud du pays seraient également touchés. à l’échelle nationale, les pluies sont inférieures de 20 % aux normales, rappelant le souvenir de l’été 2009 pendant lequel un déficit hydrique de 30 % avait réduit à néant la production indienne de riz, de canne à sucre et de coton.
Selon le dernier rapport du CIC datant du 26 juillet, les récoltes de riz et de blé sont respectivement attendues à 93,9 Mt (compte tenu d’une surface de 29,6 Mha et de rendements élevés) et 100,5 Mt. Si le blé ne sera pas touché par la sécheresse (car déjà récolté), la production de riz sera probablement revue à la baisse. Celle de soja pourrait également beaucoup souffrir des aléas climatiques. Les semaines à venir seront donc déterminantes.