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Assemblée générale de la CGB
La réforme sucrière peine à démarrer

L’AG de la Confédération générale des planteurs de betteraves a été l’occasion de parler de la réforme du sucre, sans langue de bois

MAL ENGAGEE. La réforme de l’organisation commune du marché du sucre européen et ses conséquences ont occupé une place prépondérante lors de l’Assemblée générale de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) organisée à Paris début décembre. Cette réunion a ainsi été le théâtre des critiques des effets de la réforme par la CGB, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau s’efforçant de rassurer l’assistance après les reproches, voire les menaces du directeur adjoint du cabinet de la Commissaire à l'agriculture del'UE. Et à l’aube d’un profond bouleversement de la filière betteravière compte-tenu de la réforme maintenant en marche, le syndicat des planteurs de betteraves souhaite « repositionner les revendications du syndicat par rapport aux réglementations qui ont changé » selon les propos du président de la CGB, Dominique Ducroquet. Le développement des biocarburants, au travers de la filière bioéthanol, fait également partie de ces nouveaux enjeux au sein desquels les betteraviers entendent s’investir pleinement.

Le retrait des quotas est très en retard

La mise en place de la réforme du secteur sucrier voulu par Bruxelles (prévoyant la suppression de 6.000 t de quotas sucriers dans l'UE d'ici 2010, ndlr) n'est pas sans conséquences sur les exploitations françaises. La CGB n'a pas manqué de le rappeler en dénonçant la baisse de revenu déjà constatée au cours de cette première année d'application. Et pourtant, le retrait prévu par Bruxelles de 6 Mt de quotas sucriers est bien mal engagé. Le succès de cette réforme basée sur l'abandon de la production de sucre par les industries des pays les moins compétitifs de l'Union, est sérieusement remis en question. C'est ce qu'est venu dire Klaus Dieter Borchardt, directeur du cabinet de Mariann Fischer Boel, aux planteurs français pendant leur assemblée générale. « Nous sommes aujourd'hui assurés d'un abandon de quota de seulement 2,3 Mt. Nous devrions être à 4,5 Mt. Si ça continue, c'est une catastrophe ». De son côté, Dominique Bussereau souhaite que la Commission « envisage des mesures complémentaires , notamment pour rendre le fonds de restructuration plus attractif ». Une belle proposition mais peu envisageable en réalité, du moins pour l’instant. Dominique Ducroquet, président de la CGB, demande lui, une augmentation des restitutions à l’exportation afin que l’UE vende sur les pays tiers au maximum de ses possibilités qui lui sont accordées par l’OMC, soit 1,7 Mt pour 2006 et 1,3 Mt en 2008. Pour le moment, seul 0,8 Mt sont budgetisés par la Commission. « Nous avons déjà dépensé le budget équivalent aux restitutions pour payer les compensations aux betteraviers » a répondu Klaus-Dieter Borchardt. Il a également dénoncé l’attitude des Etats Membres qui ont signé la réforme et qui après coup, « font tout pour la saboter ».

Nouvelle charte syndicale pour 2006-2015 et ambitions concernant les biocarburants

La CGB souhaite rester indépendante et l’a fait savoir. « Un rapprochement avec Orama n’est pas à l’ordre du jour », a lâché Dominique Ducroquet en marge de l’AG. L' objectif du syndicat est de fédérer tous les planteurs de betteraves sans exception. « Aujourd’hui, il ne reste qu’une dizaine de groupes sucriers, dont la majorité sont des coopératives. On peut se demander si la CGB a encore sa place dans ce schéma. La réponse est oui, car le syndicalisme est là pour défendre les agriculteurs, alors que les coopératives ont le rôle de créer de la valeur ajoutée », a expliqué le président de la CGB. Et pour mieux défendre cette indépendance, la Confédération a présenté sa nouvelle charte syndicale pour 2006-2015. Elle entend poursuivre ses objectifs principaux que sont la défense du revenu des planteurs et leur image vis-à-vis de l’opinion public. La CGB souhaite aussi saisir les opporunités d’un « marché mondial en croissance qui se diversifie en profondeur en dehors de l’alimentaire avec le développement des énergies renouvelables et de la chimie verte ». A ce sujet, la Confédération regrette la marginalité de l’incorporation directe d’éthanol dans l’essence : « sur l’année 2005, seulement 3% de l’éthanol consommé a été incorporé directement à l’essence contre 97% sous forme d’ETBE ». Pour la CGB, « le développement de la filière éthanol passe pourtant prioritairement par la généralisation de l’incorporation directe de l’éthanol dans l’essence ». Elle dénonce « les réticences des groupes pétroliers et d’une partie des distributeurs ».

Nouvelle version du site internet et reconduction du président de la CGB

« S’orienter vers une communication externe proactive » est l’un des axes de l’action de la CGB pour 2006/2015. Depuis le 5 décembre, une nouvelle version du site internet* « labetterave.com » est en ligne. Il comporte deux espaces, l’un est destiné au grand public et l’autre aux planteurs qui y trouveront des rubriques liées aux préoccupations des professionnels. Sans grande surprise, Dominique Ducroquet qui occupe ces fonctions depuis décembre 1992, a été réélu Président de la CGB le 15 décembre par le Conseil d’administration.

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