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La possible dégradation des blés inquiète

BLÉ TENDRE : de la demande et beaucoup d’inquiétudes 
Le marché du blé tendre français affiche un recul sur la semaine. Les éléments fondamentaux propres à redonner des couleurs aux cotations sont peu nombreux. Sur la moitié nord du pays, les opérateurs s’inquiètent du retard pris par les travaux de récoltes. Les pluies incessantes empêchent la finalisation de la moisson, si bien qu’une baisse de la qualité est maintenant attendue. La trop forte humidité pourrait dégrader le temps de chute de Hagberg des blés meuniers, voire les déclasser. On assiste d’ailleurs à une réelle division du marché entre, d’un côté, de très bons blés (ceux déjà récoltés) destinés à la meunerie et, de l’autre, des blés nettement moins protéinés ou impropres à une utilisation en minoterie exclusivement destinés à l’alimentation du bétail. Ainsi, la prime à la qualité a progressé avec une demande assez présente actuellement. Pour autant, l’attentisme est de rigueur dans un contexte toujours très incertain. Sur la scène internationale, l’origine française est toujours très peu compétitive, fortement concurrencée par l’origine mer Noire. L’Egypte a d’ailleurs acheté 120.000 t de blés russes.

MAÏS : peu compétitif face au blé
Les cours du maïs sur l’ancienne récolte évoluent dans des marges étroites. Les fabricants d’aliments opèrent de petits compléments de couverture mais les tonnages commencent à se raréfier. L’intérêt acheteur est limité par le différentiel de prix maïs/blé tendre, qui est en faveur de la céréale à paille. En départ, cette dernière est de près de 30 €/t plus chère que le maïs, et c’est sans compter les majorations commerciales, indique notre correspondant. La nouvelle récolte est en grande partie incotée, notamment au sud de la Loire où les opérateurs verraient d’un bon œil l’arrêt des précipitations. Il est à noter que des volumes significatifs de marchandises ont déjà été contractés il y a quelques mois, quant les prix étaient encore attractifs.

BLÉ DUR : marché inexistant
Le blé dur est incoté sur quasiment toutes les places portuaires et en départ des zones de production. Les vendeurs sont inscrits aux abonnés absents. Un intérêt acheteur existerait à La Pallice sur le moyen terme.

ORGES DE MOUTURE : en stand-by
Les cours de l’orge fourragère bougent dans une fourchette restreinte. Le marché est complètement bloqué. L’intérêt vendeur se situe en effet à un niveau supérieur aux prix du blé tendre actuels.

ORGES DE BRASSERIE : très calme
En brasserie, les cours renchérissent dans le vide. Les orges d’hiver sont délaissées par les opérateurs, tandis que les variétés de printemps manquent d’intérêt acheteur.

TOURTEAUX : pertes généralisées
En tourteaux de soja, les prix corrigent à la baisse après leur remontée de la semaine dernière. Les tourteaux de colza et de tournesol suivent une tendance similaire. Cette baisse de prix n’a pourtant pas relancé l’intérêt des acheteurs, déjà couverts sur le rapproché. Sur l’éloigné, les incertitudes sur les volumes de fabrication ralentissent l’activité.

PROTÉAGINEUX : marché ralenti
Malgré un relâchement de ses prix, les pois ne séduisent toujours pas les acheteurs. Les vendeurs ne sont de toute façon pas présents sur le marché. Les récoltes de pois arrivent à leurs termes dans plusieurs régions, mais les rendements sont extrêmement faibles, compris entre 25 et 35 q/ha selon les zones de production. Le secteur de la féverole est, quant à lui, totalement délaissé.

ISSUES DE MEUNERIE : stabilisation
Les cours des issues de meunerie se stabilisent finalement après plusieurs semaines de pertes sèches. Le marché reste tout de même complètement amorphe, avec aussi peu de demande que d’offre. Les besoins en alimentation animale, comme l’activité des moulins, sont réduits. Le mois d’août risque tout de même d’être plus demandeur, selon les opérateurs.
DÉSHYDRATÉS : peu d’affaires
En pulpes de betterave, les prix se raffermissent légèrement sur la fin de campagne. Sur la nouvelle, les cours mollissent, les intérêts acheteur étant en dessous des prix pratiqués. Le marché reste, cela dit, très calme. En luzernes déshydratées, les prix s’assouplissent dans un volume d’échanges fortement réduit.

COPRODUITS : attente de la moisson
Les cours de la poudre de lait et du lactosérum n’évoluent pas, dans un marché sans affaires. En PSC, le citrus faiblit légèrement, tandis que le corn gluten feed reste stable. Les prix des drêches de maïs se stabilisent cette semaine, tandis qu’en blé les cours sont orientés dans le rouge. Rotterdam s’invite en effet sur le marché des drêches de blé dès août, tirant les prix à la baisse. Le marché se caractérise par des réapprovisionnements sur août-septembre, mais un manque d’intérêt sur l’éloigné. Les incertitudes concernant la production de céréales dans les pays de l’Est paralysent en effet les échanges. En pailles et fourrages, la tendance est une nouvelle fois stable. Le marché est dans l’attente de la nouvelle moisson, or les récoltes commencent à tarder.

PRODUITS DIVERS : activité réduite
Le secteur de la graineterie évolue peu encore cette semaine, mis à part sous l’effet de quelques réaprovisionnements. La production de farines de poisson est actuellement réduite dans les principaux pays producteurs comme habituellement à cette période de l’année. Les prix évoluent essentiellement dans le sillage des devises.

OLÉAGINEUX : Le colza chahuté, le tournesol en repli
Les cours du colza sont fortement baissiers cette semaine sur le marché physique français. Mais à l’approche de la fin de l’échéance août, le marché extrêmement volatil manque de visibilité. Malgré une petite fermeté jusqu’à mardi, les prix ont tout de même cédé sous la pression des fondamentaux. Pressentie en repli jusqu’alors, la production française se maintiendrait à son niveau de 2010 à 5,4 Mt, selon la société Oil World. Au Royaume-Uni, les rendements seraient également satisfaisants. Les cours du tournesol affichent, de son côté, de légères pertes dans un marché peu animé. Les pluies de ce mois de juillet sont en effet favorables au bon développement des cultures. Les analystes attendent d’ailleurs des rendements très élevés en ce qui concerne la production française. En outre, la Malaisie a exporté 1.294.428 tonnes d’huile de palme au mois de juillet, ce qui représente certes une hausse de 1,9 % par rapport au mois de juin, mais c’est moins qu’attendu par le marché.

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