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La peur a remplacé les fondamentaux

BLÉ TENDRE : chute des prix sur un marché extrêmement volatil
Le marché du blé a perdu une vingtaine d’euros en une semaine. Et cette journée de mercredi a connu une volatilité des prix peu commune, avec plus de 15 euros de variation entre la matinée et le début d’après-midi. Dans ce contexte, les cotations diffusées sont très nominales et restent tributaires de l’instant où elles ont été établies. La baisse s’explique surtout par une succession de prises de profits sur les marchés à terme, sur fond de crainte concernant la situation dans les pays du Moyen Orient. S’en est suivi un regain des offres des opérateurs physiques, accentuant d’autant plus le mouvement. D’autres facteurs comme la suspension des taxes à l’importation par Bruxelles sur les blés fourragers ont pu tirer les prix vers le bas. Cependant, des éléments fondamentaux tendent à permettre une reprise des cours. Tout d’abord, une grande incertitude demeure encore sur les récoltes à venir notamment aux Etats-Unis, en Chine ou en Ukraine. De plus, la baisse continue des prix du blé a encouragé les importateurs à revenir aux achats –notamment l’Egypte, le Maroc ou l’Arabie Saoudite– redonnant un peu de soutien aux prix dans l’après-midi. 

MAÏS : cours et activité en déclin
Les cours du maïs ont affiché un net retrait dans le sillage de son homologue à Chicago. Les échanges ont été peu soutenus compte tenu du mouvement de baisse qui pourrait se poursuivre. Les fabricants d’aliments du bétail procèdent à quelques achats de couverture mais sur des volumes restreints. Les importations vers les États membres de l’UE restent toujours d’actualité, écartant ainsi l’origine française, peu compétitive.

ORGE DE MOUTURE : régression des cotations
Le marché des orges de mouture a observé un net recul des prix dans le sillage du blé. L’activité est très ralentie. La demande de la nutrition animale recule et le mouvement baissier n’encourage pas aux achats. Par ailleurs, la Commission de Bruxelles a confirmé la suspension des taxes à l’importation sur les produits fourragers (blé et orge).

ORGES DE BRASSERIE : marché sclérosé par la baisse
Comme pour les autres marchés céréaliers, la dégringolade des cours a stoppé toute activité potentielle. Les consommateurs reportent leurs achats à plus tard.

BLÉ DUR : marché arrêté, sans activité
Les cours du blé dur ont fortement reculé sur un marché très peu actif. Les échanges vers le Maghreb sont au point mort et le marché intérieur n’est pas plus demandeur. Dans ce contexte de baisse, les acheteurs campent sur leur position attendant une nouvelle baisse des cours.

FRETS : sans changement en fluvial
Le marché des frets fluviaux français a peu évolué depuis la semaine dernière. L’essentiel de l’activité concerne des voyages vers les zones portuaires. Les pays importateurs du nord de l’Union européenne seraient de nouveau aux achats.

TOURTEAUX : nouveau recul des cours
Les prix du tourteau de soja continuent de se replier, à l’image du marché à terme de Chicago –plombé par de mauvais résultats à l’exportation des Etats-Unis– et de la faiblesse du dollar face à l’euro. Les cours des tourteaux de colza et de tournesol s’effritent en sympathie avec ce dernier.
Attention, notre mercuriale ne répercute pas la chute des cours enregistrée ce mercredi.

PROTÉAGINEUX : prix baissiers
Les cours du pois reculent, dans les sillage des marchés céréaliers. L’activité n’en est pas pour autant stimulée. Selon l’Unip, les exportations françaises de pois protéagineux en décembre 2010 n’ont atteint que 15.335 t, dont 7.655 t destinées à la Belgique et 4.000 t à la Norvège. Sur les six premiers mois de la campagne 2010/2011, elles atteignent 192.870 t, soit quasiment le double de l’an dernier sur la même période. Les expéditions vers les pays tiers devraient franchir la barre des 100.000 t sur la campagne. En féveroles, les cours sont nominalement reconduits.

ISSUES DE MEUNERIE : inactif
Les cours s’effritent dans le sillage du blé, sur un marché toujours aussi peu offert.

DÉSHYDRATÉS : rien à signaler
En ancienne comme en nouvelle récolte, les cours des luzerne et pulpe de betteraves déshydratées n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. On a enregistré quelques affaires sur le disponible en luzerne, dans un marché globalement peu actif.

CO-PRODUITS : inertie
Le cours de la poudre de lait est en légère baisse. Quelques affaires ont été traitées en spot à ce niveau de prix. En lactosérum, la cotation est nominalement reconduite. En PSC, les cours de citrus progressent légèrement, tandis que les corn gluten feed sont incotés, en raison de l’instabilité des marchés céréaliers. En pailles et fourrages, les prix se stabilisent à un niveau élevé. Dans ce contexte, les éleveurs réfléchissent à deux fois avant de s’engager plus avant dans leur approvisionnement.

PRODUITS DIVERS : très calme
En graineterie, les cours n’enregistrent que des modifications mineures, à la hausse ou à la baisse selon les articles. Les acheteurs sont inscrits aux abonnés absents : les températures ne sont pas franchement hivernales. Il faut que le froid perdure durant six jours minimum pour déclencher l’acte d’achat de graines d’oisellerie par l’amateur de passereaux, selon des études menées par la profession. Concernant les semences fourragères, les cours sont nominalement reconduits, sur un marché qui s’est à nouveau éteint. Quant aux farines de poissons, la situation reste inchangée. Cette semaine encore, les cours sont incotés, faute de marchandises sur le marché.

OLÉAGINEUX : le colza et le tournesol continuent de chuter 
Les cours du colza et du tournesol sont en net repli d’une semaine sur l’autre, suivant l’évolution baissière des marchés à terme européen et américain. La flambée du prix du pétrole, concurrent des biocarburants fabriqués aux Etats-Unis à partir de soja et de maïs, a cependant limité la chute des cotations sur Chicago. Par ailleurs, les ventes américaines de soja durant la semaine achevée le 10 février ont reculé, s’établissant à 396.400 t (contre 971.100 t la semaine précédente), alors que les opérateurs les estimaient aux environs de 550.000 t. Dans le même temps, les Etats-Unis ont également vendu moins de tourteaux (108.000 t contre 182.700 t) et d’huile de soja (14.800 t contre 38.400 t). L’huile de colza a suivi le mouvement de recul généralisé. Les opérateurs craignent que les éventuelles mesures budgétaires chinoises puissent amoindrir leurs vélléités d’importation. Il est à noter que nos cotations d’huiles sur les marchés internationaux ne reflètent pas le repli des cours de ce jour.

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