Aller au contenu principal

Production biologique
La nutrition animale lancée dans la course à la protéine

Alors que l’élevage bio poursuit son essor, la nutrition des monogastriques, volailles et porcs, deux filières en pleine expansion, est un enjeu sensible.

Déjà reportée plusieurs fois, l’échéance de suppression des 5 % d’ingrédients protéinés non bio autorisés jusqu’à présent dans les formulations d’aliments, arrive à grand pas : le 1er janvier 2021, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation bio, l’aliment devra être 100 % bio, avec possibilité de 25 % de conversion 2e année, contre 30 % aujourd’hui. Les professionnels, fabricants d’aliments et éleveurs s’y préparent… « Ces 5 % d’ingrédients* concernent la protéine fortement dosée, c’est un sujet majeur, car il conditionne la filière, notamment le choix des cultures dans les rotations, le prix de revient de la viande, sa valeur ajoutée… », explique Jérôme Caillé, président de la commission bio de Coop de France.

Relocaliser le soja

Le projet de recherche Secalibio, porté par l’Institut technique de l’agriculture bio, alerte la filière : le 100 % bio va générer une hausse de 40 à 50 % de l’usage de tourteau de soja dès 2020. Pour l’heure, cette matière première constitue en moyenne 15 % des formulations. Mais pour compenser les valeurs protéiques très fortes du gluten de maïs ou de la protéine de pommes de terre, inexistantes en bio, elle sera privilégiée. C’est du moins l’avis de nombreux fabricants d’aliments. L’importation majoritaire de soja bio, parfois de très loin (Chine ou Inde), pose problème. « Même si la traçabilité s’améliore, le bilan carbone n’est pas en faveur de l'agriculture bio, qui cherche à relocaliser ses approvisionnements. Le consommateur bio réclame de l’origine française », souligne Jean-Charles Cizeron, fabricant d’aliments bio et créateur d’un noyau protéique destiné à répondre à ce nouveau défi. De nombreuses usines de trituration se mettent en place en France, et des efforts sont faits pour accroître la production nationale de soja. « En contrepartie, moins riches en protéines, les pois et féveroles risquent de disparaître des rotations. Des solutions sont à trouver pour éviter cet écueil, contraire à la durabilité du bio », pointe Jérôme Caillé.

* Concentrés protéiques, gluten de maïs, protéines de pommes de terre, soja toasté ou extrudé, tourteaux d’oléagineux, insectes…

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne