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La moisson débute, les marchés s’affaissent

ORGE DE MOUTURE : pression baissière avec les premières coupes

On oublie désormais l’ancienne campagne, qui se fait brusquement pousser dehors par une nouvelle récolte qui se présente sous les meilleurs auspices. En effet, les premières coupes ont été largement entamées dans certaines régions, juste entrecoupées par des pluies orageuses bénéfiques pour les autres cultures (blés et maïs, notamment). Du côté du Centre-Atlantique, la moisson a débuté en fin de semaine dernière, et si les rendements sont un peu décevants, en revanche les PS sont très encourageants, puisqu’ils atteindraient facilement les 66-67 kg/hl. Dans le Centre (particulièrement Indre-et-Cher), les premières coupes sont aussi prometteuses. Les rendements sembleraient bons et les PS autour des 65 kg/hl. Même son de cloche du côté du Lyonnais, avec des rendements corrects et des PS de 68 à 70 kg/hl. L’activité commerciale n’en est donc qu’aux balbutiements et on assiste à un marché typique de soudure entre deux campagnes avec des organismes stockeurs et des utilisateurs attentistes.

BLÉ TENDRE : pression baissière

On ne parle quasiment plus de l’ancienne récolte cette semaine, avec des opérateurs désormais tournés quasi exclusivement vers la nouvelle campagne. Les utilisateurs avaient anticipé une récolte plus tardive que l’année dernière, avec des dates de moissons plus habituelles (autour du 15 juillet). Du côté des organismes stockeurs, on est totalement omnubilé par le potentiel et surtout l’état des cultures. Si des doutes persistent quant à d’éventuels dégâts sur les blés dans le Centre et l’Ouest, en revanche les conditions météo actuelles rassurent très nettement les opérateurs dans le Bassin parisien, l’est et le nord de la France. Certains entrevoient une récolte 2006 bien au-delà des 37 millions de tonnes, voire très proche des 38 Mt.

En conséquence, l’activité commerciale est des plus calmes, avec des cours qui subissent directement cette pression à l’approche des premiers mouvements de moissonneuses.

Les premières coupes pourraient d’ailleurs débuter la semaine prochaine, et l’on sent d’ores et déjà l’excitation gagner les professionnels.

MAÏS : le grand calme

Les opérateurs ont vraiment la tête ailleurs. L’approche de la moisson les incite moins à se pencher sur le cas du maïs, d’autant que le récent épisode pluvieux a rassuré certains d’entre eux sur l’état des cultures. L’animation est très réduite et les cours en ancienne et nouvelle campagne se replient.

BLÉ DUR : tension sur les prix

On enregistre une nouvelle progression des cours en sympathie avec le marché espagnol (Fob Séville à 154 E/t vendeur, contre 150 E/t la semaine passée en qualité standard). Les premiers résultats de la récolte sur la façade Atlantique sont encourageants tant en termes de rendement que de qualité.

ORGE DE BRASSERIE : attentisme

Activité commerciale encore peu développée cette semaine. Acheteurs et vendeurs attendent d’avoir de plus amples informations sur la qualité de la récolte 2006.

FRETS : en manque de cales

La situation n’a pas particulièrement évolué depuis la semaine dernière, à savoir un marché des frets fluviaux qui enregistre toujours un manque crucial de cales. En portuaire, on observe encore le petit courant d’approvisionnement à Rouen, mais la tendance demeure difficile avec des transports en souffrance sur l’intracommunautaire.

INTERVENTION UE : offres au 18/06

Les offres à l’intervention dans l’Union européenne se sont réduites d’une semaine sur l’autre. Au 18 juin 2006, elle s’élèvent à 9,64 millions de tonnes (contre 9,72 Mt au 11 juin), dont 3,94 Mt de maïs, 3,16 Mt de blé tendre et 2,53 Mt d’orge. La Hongrie enregistre 4,45 Mt d’offres, suivie par l’Allemagne avec 1,89 Mt, la Pologne avec 857.000 tonnes et la République tchèque avec 542.000 tonnes.

PROTÉAGINEUX : la campagne s’achève

L’ancienne récolte de pois est pratiquement liquidée. Peu de produit sont encore offerts. La demande n’est pas plus présente, compte tenu d’un soja en recul et de faibles besoins. La nouvelle récolte présente des prix stables à baissiers. Les acheteurs ne s’affolent pas pour le moment. Côté rendement, les opérateurs, inquiets par la canicule arrivée en pleine floraison, se rassurent un peu avec les récentes pluies qui ont rafraîchi les cultures, mais pour certains, le mal est déjà fait. En féveroles, on ne parle plus de la campagne 2005/2006. Les prix pour la NR sont affichés mais la demande est encore inexistante.

TOURTEAUX : très calme

La baisse de la graine de soja sur le marché de Chicago et celle du marché des huiles ont fait reculer les prix des tourteaux. Cette baisse n’a pas entraîné d’importantes affaires. Seules des opérations de compléments sur les 6 de novembre ont été réalisées mais les volumes sont peu élevés. Pour les autres tourteaux, colza et tournesol, les affaires ont été très rares. Les prix évoluent peu si ce n’est en colza qui subit une légère baisse suivant la tendance de la graine.

ISSUES DE MEUNERIE : peu actif

En région parisienne, le marché est lourd mais peu actif. Les échanges ne sont pas très nombreux. On note notamment une tendance baissière sur l’ensemble des prix à l’exception des sons fins qui se maintiennent. En province, les offres ne sont toujours pas au rendez-vous. Par ailleurs, les acheteurs montrent peu d’intérêt pour les sons. Le remoulage demi-blanc, quant à lui, semble un peu plus prisé. A Lille, les opérateurs font état d’une marchandise qui réussit toutefois à s’écouler.

DÉSHYDRATÉS : rien à signaler

Ce marché est quasi arrêté cette semaine encore. On ne rapporte pas d’affaires importantes et l’ensemble des prix est reconduit, en pulpes de betterave comme en luzernes.

CO-PRODUITS : fermeté en lactosérum

Les produits laitiers affichent des prix en hausse. En poudre de lait, l’activité se limite aux réservations de tonnage. On sent une tension sur le lactosérum dont la cotation progresse nettement, compte tenu d’une offre limitée. En PSC, peu de changements dans un marché des plus calme. Les graisses de porc et de volaille, comme la semaine dernière, sont peu demandées. On ne note aucune variation dans les prix.

PRODUITS DIVERS : sans mouvement

En graines fourragères, les affaires sont dans l’ensemble calmes. Cependant, les prix du lotier ont augmenté, suite à une estimation faisant état d’une récolte plus faible en Europe. En graineterie, on note un ralentissement des transactions, en raison notamment d’un marché en attente des récoltes de l’hémisphère Nord. Par ailleurs, au mois de juin, les stocks en oiselerie progressent peu. Le marché est donc peu attractif et les prix reconduits. Pour les légumes secs, tous les prix sont inchangés. Les affaires sont peu nombreuses en cette veille de période de vacances.

OLÉAGINEUX : recul de la graine de colza dans un contexte de bonne récolte

Les prix des graines de colza continuent de perdre du terrain en ancienne récolte ainsi qu’en nouvelle. Les facteurs de baisse ne manquent pas. La récolte européenne s’annonce plus importante que l’année passée, tandis qu’au Canada où l’on craignait un recul des surfaces, les dernières valeurs sont plutôt rassurantes, se rapprochant des niveaux de l’an dernier.

En France, on attend « une récolte proche du record de l’an dernier (près de 9,7 Mt) » qui viendra s’ajouter à des stocks fournis, proches de 2Mt, selon la dernière synthèse hebdomadaire de la Fop. Côté activité, l’ambiance est toujours aussi morose sur le marché physique, avec des échanges se limitant à des opérations de dégagement. Des prises de bénéfice sur le marché à terme ont contribué à faire reculer les cours. Concernant la graine de tournesol, le marché est proche de celui de notre édition précédente, avec des cotations qui restent tenues en France, profitant d’une offre limitée, malgré de bonnes perspectives européennes.

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