La meunerie inquiète de l'érosion des variétés semées en BPS et blés de force
Montée en puissance controversée de Rubisko

Les dix variétés de blé tendre les plus semées représentent environ 42 % des surfaces en 2014, selon l'étude “Variétés de blé tendre Récolte 2014” de FranceAgriMer. Proche des 43 % l'an passé, « la tendance à la diversification variétale semble ainsi se confirmer entre 2013 et 2014 ». Parmi ces dix premières variétés, quatre sont des VRM (Arezzo, Apache, Pakito et Alixan) et trois des BPMF (Rubisko, Bore-gar et Cellule). S'« il y a une bonne proportion de blés meuniers, reconnaît Nicolas Perardel, chargé de mission Matières premières à l'ANMF, la part des blés panifiables supérieurs (BPS) et des blés de force est passée de 80 à 62 % entre les récoltes 2007 et 2014. La meunerie est inquiète de cette érosion, et de ce que cela peut signifier pour la suite ». Une tendance d'autant plus inquiétante qu'un Accord Protéines vient d'être signé. « Qui dit protéine ne veut pas seulement dire quantité mais également qualité. Il faut augmenter les possibilités de valorisation », rappelle Nicolas Perardel.
Montée en puissance controversée de RubiskoRubisko arrive en 1ère position – 7,4 % des surfaces nationales – avec une progression dynamique par rapport à l'an passé. C'est une variété BPMF, mais son inscription ne date que de 2012. Par ailleurs, elle fait partie d'une liste de cinq variétés (avec Cellule) dont la proportion en cumul ne doit pas dépasser 15 % dans les mélanges meuniers, sous peine de les déséquilibrer d'après l'ANMF. « La crainte des meuniers, c'est la diminution des surfaces d'Apache (5,3 % en 2014), ce que l'on avait déjà souligné l'année dernière. On a un déficit de variétés extensibles. Or, Rubisko a cette caractéristique, ce qui peut expliquer qu'elle soit la 1ère variété de blé tendre sous contrat. Mais son incorporation dans les mélanges doit être maîtrisée pour éviter tout déséquilibre en panification ».
Les Suisses voteront d'ici deux à trois ans sur l'interdiction de la spéculation sur les matières premières agricoles (MP) et les denrées alimentaires, un projet défendu par le mouvement des Jeunes socialistes, indique l'AFP. Le texte sur lequel les Suisses devront voter demande l'interdiction de tout investissement, direct ou indirect, dans des instruments financiers liés aux MP agricoles et denrées alimentaires, sous peine de sanctions pénales. L'interdiction, qui frapperait les sociétés de négoce ayant leur siège ou une succursale en Suisse, vaudrait aussi pour la vente de produits structurés. Seuls des contrats entre producteurs et commerçants, portant sur la garantie des délais ou des prix fixés seraient permis. « Un tiers de la spéculation mondiale sur les matières premières a lieu en Suisse », selon les Jeunes socialistes.