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Exportation de grains
La logistique ukrainienne en souffrance

Le système ferroviaire de l’Ukraine a du mal à assurer sa mission de transport des grains. Les tensions avec la Russie n’arrangent rien.

© Antranias (Pixabay)

Faire circuler 70 Mt de grains n’est pas chose aisée, surtout lorsque 65 % d’entre eux sont véhiculés dans des wagons ukrainiens de plus de trente ans. L’analyste UkrAgroConsult rapporte qu’en semaine 47, « la demande moyenne journalière de wagons à grains en Ukraine s’est élevée à plus de 4 000, mais la compagnie étatique ferroviaire Ukrzaliznystsia n’est parvenue qu’à traiter 23 % des demandes ».

Ukrzaliznystsia a élaboré un plan de transport des grains d’ici à la fin 2018, révélé par le média russe Vedomosti : elle projette d’en transporter 3,2 Mt en novembre, dont 2,66 Mt pour l’exportation, et 3,25 Mt en décembre, dont 2,7 Mt seront exportées. Un trader anonyme précise que, si ces chiffres sont relativement élevés, « le potentiel d’exportation ukrainien est bien plus haut, à 5,5 Mt/mois ».

L’autre évènement susceptible d’affecter les exportations ukrainiennes est le regain de tensions entre la Russie et l’Ukraine. La Russie bloque actuellement les ports ukrainiens de la mer d’Azov : Marioupol et Berdyansk, paralysant une trentaine de navires ukrainiens. Selon UkrAgroConsult, les volumes de grains embarqués depuis ces ports ne représentent que 3 % à 5 % des volumes totaux exportés annuellement par le pays, contre 40 % pour les Russes. Ainsi, les autorités ukrainiennes s’inquiètent plus des déboires d’Ukrzaliznystsia que par la dispute entre les deux nations au sujet d’un éventuel ralentissement de ses ventes extérieures, rapporte APK Inform. Néanmoins, la loi martiale décrétée par le gouvernement, suite à la capture de ses navires par l’armée russe, concerne dix régions, dont celles contenant les ports d’expédition de grains, ce qui est susceptible de pénaliser leur activité. « Mais, pour le moment, tout ceci n’est que pure spéculation », rassure le ministère de l’Agriculture local.

Hausse du fret dans la région

Les autorités ukrainiennes ont indiqué que les trains chargés en grains, destinés aux ports de Marioupol et Berdyansk, pourraient être redirigés vers ceux situés sur la mer Noire. Mais ceci mettra davantage de pression sur Ukrzaliznystsia, alerte l’association des producteurs de grains ukrainiens. L’analyste Platts estime, de son côté, que le coût du fret sur la mer d’Azov, actuellement en hausse en raison de conditions météorologiques difficiles, pourrait encore progresser du fait du conflit, à l’image des primes d’assurances, faisant grimper par ricochet les prix des grains.

 

 

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