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La détente des cours freine les échanges

BLÉ TENDRE : le temps sec préoccupe 
La sécheresse est venue soutenir le marché en fin de semaine dernière. Le stress hydrique en Espagne et au Maroc s’est notamment soldé par une tension sur le portuaire qui a tiré le marché français. Mais Euronext a depuis été sujet à des prises de bénéfices plombant les cours. La fermeté de l’euro par rapport au dollar pèse aussi sur le marché. La France n’est pas compétitive à l’international, comme l’illustre l’achat algérien, ce mercredi, de 200.000 t de blés auprès de fournisseurs sud-américains. Les importateurs privés marocains leur ont quant à eux commandé entre 300 et 400.000 t de blé (essentiellement argentin) ce mois-ci. La Tunisie a de son côté lancé un appel d’offres pour 50.000 t. Sur le plan international, notons que la Russie n’imposera finalement pas de restrictions à l’exportation en 2012. La demande portuaire en France se limite alors à des compléments de chargements et les primes se sont dégonflées. Le retournement du marché s’est soldé par un ralentissement des échanges sur l’intérieur. Les meuniers, qui ont procédé à des ajustements sur la fin de campagne pendant la hausse, se montrent désormais plus réservés. Les acheteurs espèrent que la détente se poursuive. Les Fab procèdent à quelques achats ponctuels, d’autant que le blé est redevenu compétitif par rapport au maïs en formulation. Sur la NR, les utilisateurs jugent le marché surcoté. Les meuniers ne semblent pas décidés à s’engager à plus de 190 e/t, départ. Le temps sec, qui inquiète également en France, alors que les dégâts du gel se confirment et s’alourdissent dans le grand quart Nord-Est, conduit les vendeurs à l’attentisme.  
 
BLÉ DUR : marché très étroit
Les échanges sont bloqués. Le manque de pluie inquiète les vendeurs qui se sont retirés du marché. Les récentes précipitations dans le Sud-Est sont jugées insuffisantes, au bon développement des cultures. A noter des achats des consommateurs espagnols eux aussi préoccupés par la sécheresse. Les offres françaises sont hors course sur le marché mondial, comme pour approvisionner nos voisins italiens d’ailleurs.

MAÏS : moins compétitif
Le marché s’est tendu cette semaine sur fond de sécheresse, dans la péninsule ibérique notamment. L’Espagne se manifeste d’ailleurs régulièrement aux achats. Néanmoins, les prix se détendent en ce début de semaine. Les consommateurs français et du nord de l’UE se montrent dès lors un peu moins pressés de s’engager. Ils tablent en effet sur une poursuite du mouvement de repli. De plus, l’écart avec le blé s’est resserré et les opérateurs s’attendent à ce que les Fab se détournent du maïs. La demande reste quoi qu’il en soit bien présente sur le juillet-septembre. Notons enfin, qu’à 150 Mt, la production européenne d’aliments composés aurait cédé 1 % sur un an.

ORGE DE MOUTURE : peu animé
La demande de la nutrition animale reste réduite au minimum. Les cours se sont consolidés sur la semaine dans le sillage des autres céréales fourragères.

ORGES DE BRASSERIE : offert en OBP
La perspective de plus fortes disponibilités en orges de printemps pèse sur les prix. Mais ceux-ci se heurtent au plancher imposé par les orges d’hiver qui, elles, résistent bien compte tenu des dégâts occasionnés par le gel.

FRET : activité chaotique
L’activité en portuaire est toujours assez faible, en particulier sur Rouen, et irrégulière. Au niveau des échanges intracommunautaires, la Belgique prime sur les Pays-Bas.
 
TOURTEAUX : attentisme des opérateurs
Les tourteaux de soja, de colza et de tournesol continuent de progresser d’une semaine sur l’autre. La grève des transporteurs en Argentine qui bloque le transfert des graines de soja sur les ports pourrait avoir des répercussions sur les disponibilités en tourteaux. Les opérateurs restent de fait attentistes. Les 6 de mai et 6 de novembre demandent cependant à être couverts. La tendance baissière du soja sur Chicago jusqu’à mardi et l’effritement du dollar face à l’euro semblent ce jour contrebalancer cette fermeté.

PROTÉAGINEUX : pois en progression
Les cours des pois repartent à la hausse, alors que les diponibilités sont de plus en plus réduites. En Bretagne, la marchandise fait même défaut. Les prix des féveroles évoluent dans des marges étroites. Les acheteurs sont inscrits aux abonnés absents. Les opérateurs espèrent que les semis de printemps compenseront les pertes de cultures d’hiver, occasionnées par le gel intense de février.

ISSUES DE MEUNERIE : offre faible
Sur le marché de Paris, les prix des sons fins et des pellets sont en léger recul, mais ceux de la farine basse et du remoulage demi-blanc restent bien orientés. L’activité est réduite, avec une absence des vendeurs et des acheteurs. En province, les cours sont aussi baissiers au nord et à l’ouest de la France mais plutôt haussiers dans le Sud, car il y a très peu d’offres dans la région et aucune en Espagne.

DÉSHYDRATÉS : renchérissement
Profitant du réveil de l’activité, les vendeurs ont remonté les prix des luzernes et des pulpes de betterave. Cependant, les acheteurs qui se sont bien couverts sur la fin de campagne la semaine dernière, alors que les cours des céréales progressaient, ont aujourd’hui déserté le marché, qui a fait volte-face lundi.

COPRODUITS : marché calme
Les marchés de la poudre de lait et du lactosérum s’effritent, sous le poids de l’offre. La production laitière s’étoffe, alors que la demande se fait discrète. Les acheteurs attendent en effet le dernier moment pour se couvrir, espérant que la tendance baissière se confirme dans les prochains jours voire semaines. Les cours des drêches sont soutenus mais l’activité n’est pas au rendez-vous. Les vendeurs seront davantage présents à partir d’avril. Le marché des PSC est calme. Les cours des citrus se sont nettement appréciés, suivant la hausse des céréales de la semaine dernière, tandis que les prix des corn gluten feed sont reconduits, voire en baisse. Les prix des pailles et fourrages sont stables. Quelques échanges se traitent car il y a toujours de la demande, mais l’offre commence à rétrécir.

PRODUITS DIVERS : activité saisonnière
Les cours de la graineterie se réajustent au fil des réapprovisionnements. L’activité sur le marché des légumes secs est qualifiée de normale pour la saison. Les pois chiches mexicains sont recherchés, notamment par l’Inde.
En farines de poissons, les cours ???.

OLÉAGINEUX : repli des cours temporaire en début de semaine 
Les cours du colza sur le marché français dégringolent sur la semaine, dans le sillage des prix de la graine de soja avec des prises de profits des deux côtés de l’Atlantique. Après avoir atteint son plus haut niveau depuis six mois, le soja a ainsi cèdé du terrain en début de semaine. La sole de canola au Canada pourrait atteindre cette année un record de 8,1 à 8,5 Mt selon OilWorld, ce qui participe à la détente des cours. La baisse des prix pourrait n’avoir été que de courte durée car le soja repart à la hausse ce mercredi. En effet, malgré l’avancement rapide des récoltes en Amérique du Sud, les productions brésiliennes et argentines ont été revues à la baisse, respectivement à 66,5 Mt et 46,5 Mt. Les opérateurs restent attentifs aux semis de soja aux États-Unis. Ils demeurent également vigilants sur l’évolution de la grève des dockers argentins, déclarée la semaine dernière pour une durée indéterminée. Sur le marché physique français, le colza est toujours pénalisé par de mauvaises marges de trituration et les échanges sont rares. En tournesol, les prix sont reconduits.

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