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La CNDSF répond aux semenciers

Les résultats d’une étude indépendante montrent qu’une large majorité d’opérateurs est satisfaite par les semences de fermes

CONTRE-ATTAQUE. Parce que le discours « ne doit pas uniquement venir des partisans des semences certifiées », la Coordination nationale pour la défense des semences de ferme a présenté lors de son assemblée générale, la synthèse de l’enquête nationale sur les semences de ferme Enquête réalisée par des étudiants de Beauvais Institut Polytechnique Agricole. Elle a été menée auprès d’un échantillon de 376 agriculteurs producteurs de semences fermières, et de 33 acheteurs de grains et technico-commerciaux de négoces et de coopératives, du 15 au 30 avril 2007. . Cette dernière indique qu’une large majorité d’opérateurs (producteurs, techniciens commerciaux de coopératives et du négoce) de la filière est satisfaite par l’emploi de semences fermières, donc non certifiées.

Rendements, qualité, débouché, des résultats très encourageants.

N’en déplaise aux sociétés de semences certifiées, 97,6 % des sondés ont déjà utilisé des semences de ferme et 99,20 % s’en déclarent satisfaits. Pour 96 % des exploitants interrogés, le gain économique est la principale raison du recours aux semences de ferme. La liberté de trier, le libre choix des traitements, la connaissance de l’origine de la semence, le choix des variétés, ou encore une meilleure acclimatation aux sols sont aussi évoqués. D’après l’enquête, le désintérêt des utilisateurs de semences de ferme envers les certifiées est d’abord (pour 93% des sondés) une question de coût, « trop élevé » selon l’étude. Ensuite, un tiers de l’échantillon évoque des litiges rencontrés sur la qualité des semences certifiées et l’absence de choix dans le traitement. Enfin, la multiplication de l’offre semble gêner les producteurs qui « ne s’y retrouvent plus dans l’offre variétale qui tourne trop vite ».

Autre interrogation d’importance, la qualité de la récolte issue des semences de ferme. Le résultat est unanime, 99,20% des agriculteurs en sont satisfaits. Près de 92% affirment « ne pas observer de différences de rendement entre les semences de fermes et les semences certifiées. »

Enfin, concernant l’assurance d’un débouché, l’enquête montre que la semence de ferme ne serait pas un obstacle à la vente de la récolte : 89,1% des producteurs déclarent ne rencontrer aucune difficulté. On notera que parmi les chefs d’exploitations qui ont répondu de manière anonyme à l’enquête, près de 65 % sont des céréaliers.

Intervenants du marché et OS font confiance aux semences de ferme

Pour donner plus de crédit à leur étude, la CNDSF a également interrogé les acteurs de la commercialisation des grains. Au final, techniciens commerciaux des coopératives et négociants confirment en partie les conclusions des exploitants. Ainsi, 83,3 % des sondés ne constatent pas d’écarts de rendement particulier entre les semences de ferme et les certifiées. La même proportion affirme avoir déjà été en présence de lots litigieux sur la qualité de ces dernières, la principale raison évoquée étant la pollution par des graines étrangères. Vient ensuite une mauvaise levée suivie de près par la présence d’ergot.

Enfin, du côté des acheteurs de céréales qui ont aussi été questionnés, la trentaine d’opérateurs interrogés ne constate pas de différence entre un blé produit avec une semence fermière et une certifiée. Pour 90 % d’entre eux, « ces céréales sont valorisées de la même façon à la vente ».

Au Gnis, on ne veut pas faire de polémique

Sylvain Ducroquet, président de la CNDSF, ne s’en cache pas, cette étude a pour but de « répondre aux récentes attaques » dont elle a fait l’objet au travers de l’enquête de l’Association française des semences à paille et espèces autogames (publiée au début de l’année), « représentant les intérêts des semences certifiées, visant à dénigrer la qualité des semences de ferme». Pour S. Ducroquet, « il faut s’interroger sur la neutralité et la crédibilité d’une telle étude ». Le groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis), qui a publié à l’automne 2006 une étude comparative attestant de la supériorité des semences certifiées par rapport aux semences fermières d’un point de vue comptable, est également visé par la CNDSF jugeant ces publications « tendancieuses et fallacieuses ». Interrogé par La Dépêche-Le Petit Meunier, Philippe Gracien, président du Gnis, préfère « ne pas polémiquer » au sujet de l’étude de la CNDSF. Il reconnaît tout de même que d’un point de vue économique, l’intérêt des semences fermières n’est plus à démontrer : « ce n’est pas une nouveauté », ajoutant toutefois que « cette économie reste à démontrer sur le long terme. »

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