Aller au contenu principal

Bourse de Paris
Céréales/Oléagineux : « La bourse des grains du 11 septembre se présente bien malgré la crise que nous traversons »

Dans le contexte exceptionnel de Covid-19 et de faible récolte de grains français, le président d’Agro Paris Bourse, Baudouin Delforge, répond à nos questions.

Baudouin Delforge, président d'Agro Paris Bourse, organisateur de la Bourse internationale de Paris du 7 juin 2024.
© Agro Paris Bourse

La Dépêche-Le Petit Meunier : Entre la pandémie de Covid-19 et une récolte de céréales en berne, quel constat pouvez-vous faire concernant la filière du Commerce des grains française en ce début de campagne 2020/2021 ? Et demain ?

Baudouin Delforge : On a rarement connu une production si basse, la commercialisation sera compliquée cette année. Des sociétés déjà engagées auront du mal à honorer les contrats. En face, la consommation dans certains secteurs chute terriblement. C'est notamment le cas pour la Malterie/Brasserie, même si le déconfinement suivi des vacances estivales ont permis de relancer l'activité. De plus, les changements d’habitudes de consommation, renforcés par la pandémie de Covid-19 se font sentir. Dans ce contexte, difficile de se projeter dans l’avenir ! Les entreprises de collecte sont surtout touchées par la baisse de production tandis que la transformation a fait face à une crise de la demande qui n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.

 

LD-LPM : Dans quelle mesure le secteur des grains a-t-il eu recours aux aides liées au Covid-19 ? Seront-elles suffisantes ou doit-on s’attendre à un lourd impact pour son tissu économique ?

B. D. : Les entreprises – notamment les plus importantes – ont su saisir les opportunités mises en place par l’État. Mais, globalement, la filière est très endommagée et la faible récolte accentuera la pression. Les entreprises font preuve de beaucoup de pudeur, mais le réveil sera sans doute douloureux le 30 juin prochain. Des rachats/regroupements sont sans doute à prévoir avec des conséquences sur l’emploi, mais aussi une diminution des services aux clients et aux adhérents. La fermeture de petits silos devrait s’intensifier dans les campagnes. Et la logistique – qui reste un des derniers leviers de gain de productivité – sera sûrement sollicitée à l’avenir. On peut s’attendre à un développement du recours au trafic fluvial et au fret ferroviaire à condition de les favoriser et, si possible, en revenant sur les erreurs passées comme la fermeture de certaines lignes.

 

LD-LPM : Comment se présente la bourse de Paris du 11 septembre dans ce contexte sanitaire inédit ?

B. D. : La bourse se présente bien malgré le contexte exceptionnel que nous connaissons. De nombreuses précautions ont été prises afin de garantir le respect des gestes barrières et un maximum de sécurité sanitaire. Nous disposerons d’espaces ouverts et donc très aérés dans le pavillon Gabriel où se déroulera le rassemblement. Le buffet sera servi directement aux participants et des zones d’échanges dédiées seront mises à disposition pour éviter d’être trop nombreux aux mêmes endroits. Des masques et du gel hydroalcoolique seront aussi disponibles. Nous visons 250 à 300 personnes. Si les précautions sont respectées, il n’y a pas trop de risque. Les opérateurs de la filière ont besoin de se retrouver.

 

LD-LPM : Comment envisager vous l’avenir pour ce type de rassemblement ? Y aura t-il un avant et un après Covid à votre avis ?

B. D. : Je pense que cette crise débouchera sur une autre façon de se réunir avec des événements plus sélectifs et plus efficaces pour les opérateurs. Par ailleurs, la bourse européenne de Berlin (29-30 octobre 2020) est maintenue, comme celle de Paris en 2024. Ce ne fut d'ailleurs pas assuré puisqu'il a été question de décaler ces évènements d'une année. Pour notre part, je tenais à maintenir l'année 2024, et nous avons tenu bon, notamment grâce aux opérateurs français et à certains européens qui ont fait bloc.

 

 

 

 

Les plus lus

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Philippe Heusele, secrétaire général et Éric Thirouin, président de l'AGPB, lors de la conférence de presse de rentrée le 16 septembre 2025
Prix du blé : les producteurs demandent une revalorisation des prix d’intervention

Lors de la conférence de presse de rentrée de l’AGPB le 16 septembre, les représentants de la profession ont fait part de leur…

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

Portrait d'Olivier Duvernoy, président de l’Aemic.
« L’Aemic, le réseau des filières céréalières, est aujourd’hui la plateforme de tous les professionnels du secteur des grains »

Olivier Duvernoy, président de l’Aemic, revient sur les évolutions que l’ancienne association des élèves de l’école de…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

Champ de maïs, Vexin, septembre 2025
Céréales et oléoprotéagineux bio : regain d’activité pour la rentrée

En ce début septembre, l’activité du marché des grains bio reprend de la vigueur. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne