Jean Cordier, AgroCampus : «Les marchés OTC se comportent comme des marchés viraux»
La volatilité des prix des MP viendrait en partie des acteurs sur les marchés de gré à gré (OTC). « Il faut réguler ces marchés pour défendre les investisseurs contre les risques systémiques et limiter les effets de spéculation excessive, des prix qui divergeraient des fondamentaux de marché », estime Jean Cordier proffesseur à AgroCampus. « Les marchés OTC se comportent comme des marchés viraux, en s’adaptent à la réalité de l’économie et aux besoins des entreprises. Les réglementer est loin d’être évident.» Car si les marchés à terme sont « des sortes de grossistes en gestion du risque, les entreprises, qui ont des problèmes particuliers, ont besoin d’une gestion du risque au détail ». Un agriculteur qui va directement sur le MAT a des coûts de transaction très élevés en raison des petits volumes négociés. Passer par un détaillant, une coopérative ou un négoce est moins onéreux. Les entreprises s’adressent donc à un intermédiaire qui conçoit des produits originaux : les OTC. « La transparence progresse pour ces opérations, mais pas sur le risque de volatilité à long terme excessive. Là dessus, il ne se passe rien », regrette Jean Cordier. « La régulation a du mal à se mettre en place, mais mieux vaut que les choses soient faites de façon pertinente, sinon, elle pourrait entraîner des pertes de liquidité. Or perdre en liquidité, c’est gagner en volatilité ».